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RĂ©sumĂ© du Film 2007 - You Are So Beautiful , AymĂ© Pigrenet vient de perdre sa femme. Il n'est pas submergĂ© par le chagrin, mais anĂ©anti par le travail qu'il va devoir dĂ©sormais effectuer tout seul Ă  la vite, AymĂ© s'aperçoit qu'il ne peut pas s'en sortir. Il doit impĂ©rativement trouver une autre femme. Mais dans ce village, la chose n'est pas dĂ©cide alors de faire appel Ă  une agence matrimoniale. Contrairement aux autres clients, il ne recherche pas l'Ăąme soeur mais seulement une femme solide, bien plantĂ©e sur ses deux jambes, susceptible de le seconder Ă  la ferme. Comprenant qu'il ne recherche pas l'affectif mais l'utile, la directrice de l'agence propose Ă  AymĂ© de se rendre en Roumanie oĂč lĂ , les filles sont prĂȘtes Ă  tout pour quitter la misĂšre dans laquelle elles c'est effectivement en Roumanie, qu'AymĂ© va rencontrer Elena...
YouAre So Beautiful: Directed by Isabelle Mergault. With Michel Blanc, Medeea Marinescu, Wladimir Yordanoff, BenoĂźt Turjman. When farmer AymĂ© Pigrenet loses his wife, he is not exactly overwhelmed by sorrow, rather ENFIN VEUVE en VODParce que le film reconstitue le tandem de PĂ©dale Douce, Jacques Gamblin et MichĂšle ne supporte plus son mari Gilbert. Elle rĂȘve de passer chaque instant de sa vie avec LĂ©o, son amant. Aussi, lorsqu'elle apprend que son Ă©poux s'est tuĂ© dans un accident de voiture, elle imagine refaire trĂšs vite sa vie avec celui qu'elle aime vraiment. Mais comment l'expliquer Ă  sa famille ?...1 min avant2 min aprĂšsLes avis sens critiqueLes + de filmo1 min avantLe titre du film est sans Ă©quivoque. L’accident qui a coutĂ© la vie au mari de notre hĂ©roĂŻne ne laisse pas une femme Ă©plorĂ©e face Ă  son veuvage. A vraie dire la susnommĂ©e avait un amant avant mĂȘme que son conjoint ne passe de vie Ă  trĂ©pas. Elle est dĂ©sormais libre de ses mouvements ! A ceci prĂšs que rien ne se passe jamais comme on l’avait imaginĂ© et que la famille s’en mĂȘle. Sous prĂ©texte de soutenir l’éplorĂ©e dans son chagrin, les proches lui compliquent singuliĂšrement la vie
On l’aura compris Enfin veuve est une comĂ©die. Mais comme c’est Isabelle Mergault qui est aux commandes, le rire se teinte parfois d’un soupçon de mĂ©lancolie. Sans retrouver la grĂące qui prĂ©sidait aux destinĂ©es de son premier opus, Je vous trouve trĂšs beau, la cinĂ©aste parvient Ă  imposer sa patte, aidĂ©e il est vrai par une MichĂšle Laroque trĂšs en verve. L’ensemble est sans doute un rien fleur bleue, mais on lui pardonne volontiers tant la sincĂ©ritĂ© du projet est vous trouve trĂšs beau avait Ă©lu domicile dans la DrĂŽme. Pour Enfin veuve, Isabelle Mergault rĂȘvait des plages dĂ©sertes de Normandie ou de Bretagne en mars. Mais l’amplitude des marĂ©es rendait les raccords impossibles et toute l’équipe s’est rabattue sur la cĂŽte mĂ©diterranĂ©enne. Les paysages ne sont donc pas ceux qui avaient Ă©tĂ© choisis au dĂ©part. Mais les grands sentiments se moquent du lieu oĂč ils Ă©closent
 Dans le mĂȘme genre vous pouvez trouver UNE VEUVE EN OR Une autre comĂ©die noire autour du veuvage ou encore GROSSE FATIGUE C'est aussi le second film d'un comĂ©dien derriĂšre la camĂ©ra aprĂšs avoir fait un triomphe avec le premier Michel Blanc.
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News Bandes-annonces Casting Critiques spectateurs Critiques presse VOD Blu-Ray, DVD Spectateurs 3,1 7276 notes dont 479 critiques noter de voirRĂ©diger ma critique Synopsis AymĂ© Pigrenet vient de perdre sa femme. Il n'est pas submergĂ© par le chagrin, mais anĂ©anti par le travail qu'il va devoir dĂ©sormais effectuer tout seul Ă  la vite, AymĂ© s'aperçoit qu'il ne peut pas s'en sortir. Il doit impĂ©rativement trouver une autre femme. Mais dans ce village, la chose n'est pas dĂ©cide alors de faire appel Ă  une agence matrimoniale. Contrairement aux autres "clients", il ne recherche pas l'Ăąme soeur mais seulement une femme solide, bien plantĂ©e sur ses deux jambes, susceptible de le seconder Ă  la ferme. Comprenant qu'il ne recherche pas l'affectif mais l'utile, la directrice de l'agence propose Ă  AymĂ© de se rendre en Roumanie oĂč lĂ , les filles sont prĂȘtes Ă  tout pour quitter la misĂšre dans laquelle elles c'est effectivement en Roumanie, qu'AymĂ© va rencontrer Elena... Regarder ce film Acheter ou louer sur CANAL VOD Filmo Location dĂšs 2,99 € HD Canal VOD Location dĂšs 2,99 € PremiereMax Location dĂšs 2,99 € HD VIVA Location dĂšs 2,99 € HD Voir toutes les offres VODService proposĂ© par Je vous trouve trĂšs beau DVD Voir toutes les offres DVD BLU-RAY Bande-annonce 154 DerniĂšres news 19 news sur ce film Acteurs et actrices Casting complet et Ă©quipe technique Critiques Presse Le Figaro Le Figaroscope Paris Match TĂ©lĂ©rama Brazil Le Journal du Dimanche Le Point PremiĂšre Score TĂ©lĂ© 7 Jours TĂ©lĂ©CinĂ©Obs Zurban CinĂ© Live L'Express L'Obs Le Parisien Positif Studio Magazine Le Monde Les Inrockuptibles Ouest France Chaque magazine ou journal ayant son propre systĂšme de notation, toutes les notes attribuĂ©es sont remises au barĂȘme de AlloCinĂ©, de 1 Ă  5 Ă©toiles. Retrouvez plus d'infos sur notre page Revue de presse pour en savoir plus. 23 articles de presse Critiques Spectateurs Cette comĂ©die tendre et drĂŽle, Ă©crite et rĂ©alisĂ©e par Isabelle Mergault, possĂšde une touche bien fĂ©minine ; elle est emplie de douceur, de charme et d'Ă©motions. Le scĂ©nario d'Isabelle Mergault nous conte une belle histoire sur d'excellents dialogues, pertinents, drĂŽles et caustiques. Il nous offre de jolies images champĂȘtres et de superbes insertions musicales "Domino" d'AndrĂ© Claveau. Ce film nous prodigue aussi bien des scĂšnes ... Lire plus Un joli film, avec un Michel Blanc convaincant. A la fois drĂŽle et Ă©mouvant. Une belle rĂ©alisation d'Isabelle Mergault. L'amour est dans le prĂš » selon l'ex-chroniqueuse de Laurent Ruquier, Isabelle Mergault, pour l'un des plus beaux succĂšs de l'annĂše 2006! Le personnage de AymĂš, il est d'une Ăšpoque et d'un milieu oĂč le bonheur n'est pas une composante naturelle de la vie! Pour lui la vie, c'est gagner sa croĂ»te et rien d'autre! A tel point que quand il tombe amoureux d'Elena, il ne sait pas ce qu'il lui arrive! Cette derniĂšre va d'ailleurs l'ouvrir Ă  ... Lire plus Un vrai coup de cƓur ! L'histoire paraĂźtra peut ĂȘtre un peu candide Ă  certains mais elle n'est pas moins touchante. Michel Blanc et Medeea Marinescu sont tous les deux gĂ©niaux. Un grand bravo Isabelle Mergault ! 479 Critiques Spectateurs Photos Secrets de tournage Un premier long mĂ©trage pour Isabelle Mergault Pour Isabelle Mergault, rĂ©aliser ce premier long mĂ©trage n'allait pas de soi. "Je n'avais jamais rĂ©alisĂ©, explique-t-elle, et je n'en avais mĂȘme pas l'idĂ©e. C'est le producteur Jean-Louis Livi et Michel Blanc qui m'ont proposĂ© de mettre en scĂšne. Eux et d'autres m'y ont poussĂ© ... Jean-Louis Livi a eu un argument qui m'a touchĂ©e. C'est vrai qu'en tant que scĂ©nariste, parfois, on ne retrouve pas forcĂ©ment tout ce qu'on a voulu mettre dans l Lire plus L'Ă©tincelle L'idĂ©e du film est venue Ă  l'esprit d'Isabelle Mergault en regardant un reportage Ă  la tĂ©lĂ©vision. Celui-ci portait "sur des hommes qui vivaient Ă  la campagne dans la solitude la plus complĂšte et qui Ă©taient prĂȘts Ă  tout pour rencontrer l'amour". La rencontre Mergault / Blanc Michel Blanc avait croisĂ© Isabelle Mergault sur le tournage d'Une nuit Ă  l'AssemblĂ©e nationale de Jean-Pierre Mocky en 1988, "juste assez longtemps pour savoir qu'elle avait autant d'humour que de caractĂšre". Le comĂ©dien poursuit "on s'est revu ensuite, mais notre vraie rencontre s'est faite pour ce film. Je n'Ă©tais pas surpris qu'elle Ă©crive, car mon camarade GĂ©rard Jugnot avait dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ© Meilleur espoir fĂ©minin d'aprĂšs so Lire plus 7 Secrets de tournage Infos techniques NationalitĂ© France Distributeur Gaumont Columbia Tristar Films RĂ©compenses 3 prix et 11 nominations AnnĂ©e de production 2005 Date de sortie DVD 01/03/2008 Date de sortie Blu-ray - Date de sortie VOD 14/04/2009 Type de film Long-mĂ©trage Secrets de tournage 7 anecdotes Box Office France 3 359 740 entrĂ©es Budget - Langues Français Format production - Couleur Couleur Format audio - Format de projection - N° de Visa 111 757 Commentaires

TéléchargerJe vous trouve trÚs beau 2005 Film Complet en Ligne Gratuit Exalter Je vous trouve trÚs beau 2005 Movie WEB-DL Il s'agit d'un chemise décoration sans drainage d'un service de streaming, tel que Netflix, Amazon Video, Hulu, Crunchyroll, Discovery GO, BBC iPlayer, etc. cinémathÚque ou jeu télévisé téléchargé via un site Web de déchargé en ligne, comme iTunes. Je vous trouve trÚs beau You Are so Beautiful .......... Directed by Isabelle Mergault Release date11 January 2006Runtime97 minutes RYM Rating / from 43 ratings Ranked524 for 2006LanguageFrench Genres Comedy Share Rate/Catalog Catalog In collection On wishlist Used to own not cataloged Tags Enter tags, separated by commas Save To rate, slide your finger across the stars from left to right. Reviews There are no reviews for this film. You can write a review by pressing the "review" button above. Votes are used to help determine the most interesting content on RYM. Vote up content that is on-topic, within the rules/guidelines, and will likely stay relevant long-term. Vote down content which breaks the rules. Catalog Page 1 2 3 >> Tonyzo Des idées, un concept à retenir .......... Comments Rules for comments Be respectful! All the community rules apply here. Keep your comments focused on the film. Don't post randomness/off-topic comments. Jokes are fine, but don't post tactless/inappropriate ones. Don't get in arguments with people here, or start long discussions. Use the boards for extended discussion. Don't use this space to complain about the average rating, chart position, genre voting, others' reviews or ratings, or errors on the page. Don't comment just to troll/provoke. Likewise, don't respond to trollish comments; just report them and ignore them. Any spoilers should be placed in spoiler tags as such [spoiler]spoiler goes here[/spoiler] Note Unlike reviews, comments are considered temporary and may be deleted/purged without notice. 1 List Contributions Contributors to this page [deleted], Frenchblues, SifLog in to submit a correction or upload art for this film.
Jevous trouve trÚs beau. Aymé Pigrenet vient de perdre sa femme. Il n'est pas submergé par le chagrin, mais anéanti par le travail qu'il va devoir désormais effectuer tout seul
AprĂšs d’intenses dĂ©bats, le service cinĂ©ma des Inrocks a rĂ©ussi Ă  Ă©tablir la liste des 100 plus beaux films français. On vous dĂ©voile l’intĂ©gralitĂ© de ce classement. Le top 100 des meilleurs films français ever, suite et fin. Ce classement a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© Ă  partir de 18 classements individuels de critiques Ă©crivant ou ayant Ă©crit au service cinĂ©ma des Inrocks on trouvera leurs noms Ă  la fin. Il photographie donc le goĂ»t d’une bande avec ses particularismes, ses goĂ»ts partagĂ©s
, dĂ©terminĂ© par l’appartenance Ă  une gĂ©nĂ©ration un peu large, la majoritĂ© des votants Ă©tant nĂ©s entre le milieu des annĂ©es 60 et le milieu des annĂ©es 80 et une histoire celle d’une cinĂ©philie dont la Nouvelle Vague constituerait peu ou prou le terreau. Certaines pĂ©riodes sont surreprĂ©sentĂ©es les annĂ©es 60 et 70, d’autres injustement minorĂ©es le cinĂ©ma muet presque ignorĂ©. Des cinĂ©astes prisĂ©s ailleurs sont absents CarnĂ©, Sautet, Blier, Malle, Clouzot
 et des enthousiasmes rĂ©cents se retrouvent propulsĂ©s parfois trĂšs haut deux films de 2013 ont infiltrĂ© ce top. Bref, ce classement vaut surtout par l’amusement qu’on a ressenti Ă  le faire et celui, nous l’espĂ©rons, que vous Ă©prouverez Ă  le dĂ©couvrir. En vous encourageant Ă  publier en commentaires vos propres top 10, top 20, top 100 pour les plus courageux. C’est parti.. 1. La Maman et la Putain », de Jean Eustache 1973 avec Jean-Pierre LĂ©aud, Françoise Lebrun, Bernadette Lafont, Isabelle Weingarten, Jacques Renard, Bernard Eisenschitz, Jean-Noel Picq, Jean Douchet Quand est-il devenu le plus beau film français de tous les temps ? L’engouement pour La Maman et la Putain fut immĂ©diat, mais il passa d’abord pour celui d’une gĂ©nĂ©ration, celle qui avait fait Mai 68 et rentrait la tĂȘte basse dans sa chambre pour tenter de ne pas perdre la derniĂšre des batailles rĂ©inventer l’amour. Peine perdue. Au fil des dĂ©cennies, le film est devenu de plus en plus compliquĂ© Ă  voir – une querelle d’ayants droit a sans cesse reportĂ© son Ă©dition en DVD en France. Nul doute que cette raretĂ© a amplifiĂ© le dĂ©ploiement mythologique de La Maman... RaretĂ© relative nĂ©anmoins puisque le film est visible sur YouTube. De film d’une gĂ©nĂ©ration, il est devenu la quintessence de ce que peut le cinĂ©ma français en terme de fouille spĂ©lĂ©ologique des territoires les plus intimes. L’enfant de la Nouvelle Vague a fini par dĂ©passer ses parents dans le cƓur de plusieurs gĂ©nĂ©rations de cinĂ©philes. Alexandre, le garçon qui Ă©coute Damia prostrĂ© dans sa chambre, fait de l’ombre Ă  Antoine Doinel. Et Veronika la tragique arpente Ă  jamais et en robe longue notre cinĂ©mathĂšque imaginaire. 2. Le MĂ©pris », de et avec Jean-Luc Godard 1963 avec Brigitte Bardot, Michel Piccoli, Jack Palance, Fritz Lang, Raoul Coutard, Giorgia Moll A sa sortie, prĂ©sence de BB oblige, le film fut un Ă©vĂ©nement mĂ©diatique, mais un succĂšs public insuffisant. Certes, plus d’un million d’entrĂ©es en France, c’était un bon score pour un Godard, mais un chiffre moyen pour un BB movie. Surtout, Le MĂ©pris ne fut pas immĂ©diatement considĂ©rĂ© par le large cercle de ses adorateurs comme le sommet du grand Ɠuvre godardien. Un peu trop psychologique et narratif pour la fan base, mais encore pas assez pour le grand public Le MĂ©pris a un peu tardĂ© Ă  trouver son aura de chef d’Ɠuvre. Mais le temps a retournĂ© en atouts ce qui semblait des faiblesses jusqu’à faire du MĂ©pris le film de Godard que peuvent supporter les anti-Godard, mais qui finalement fascine aussi les grands godardiens. Normal le film est sublime. Sublime comme Brigitte Bardot en 1963 et c’est dĂ©sormais comme si l’actrice n’avait tournĂ© qu’un seul film. Comme Capri irradiĂ© de soleil par Raoul Coutard. Comme les cordes entĂȘtantes de Georges Delerue. Comme un diagnostic de ce qu’est, en direct, le cinĂ©ma moderne du milieu du XXe siĂšcle la mort de la star, le scĂ©nariste en panne, le producteur dĂ©phasé . Un film que, comme le corps nu de Bardot dĂ©coupĂ© en blason dĂšs la premiĂšre scĂšne, on peut aimer par morceaux et sa lumiĂšre, vous l’aimez sa lumiĂšre ? Et sa musique, vous l’aimez
? et son actrice
?, tout en l’aimant totalement, tendrement, tragiquement ». 3. La RĂšgle du jeu », de et avec Jean Renoir 1939 avec Marcel Dalio, Roland Toutain, Nora Gregor, Mila ParĂ©ly, Julien Carette, Paulette Dubost, Gaston Modot Le film fut un temps champion en titre de la catĂ©gorie meilleur film français de tous les temps. Evidemment pas depuis sa sortie Ă  la veille de la Guerre, puisqu’il connut un Ă©chec cinglant et fut amputĂ© par ses distributeurs. Le nĂ©gatif ayant Ă©tĂ© perdu dans un bombardement, il fallut attendre 1958, tandis que sous l’influence de la jeune cinĂ©philie d’aprĂšs-guerre, le film gagnait ses galons de chef d’Ɠuvre maudit, pour que La RĂšgle du jeu soit remontĂ© de façon conforme aux vƓux de Renoir. Bien sĂ»r, dans certains cercles cf. le classement de l’acadĂ©mie des CĂ©sar rĂ©alisĂ© Ă  la fin des annĂ©es 70, celui initiĂ© par Canal + au dĂ©but des annĂ©es 90, on trouva longtemps des gens pour croire trĂšs sincĂšrement que le Meilleur film français de tous les temps Ă©tait Les Enfants du Paradis de Marcel CarnĂ©. Ces temps semblent rĂ©volus et dans des Top 100 plus rĂ©cents celui de Time out, celui de Sight and sound
, La RĂšgle du jeu a fini par mettre KO les arlequinades de CarnĂ©. C’est donc maintenant contre sa descendance Godard, Eustache
 que Renoir doit se battre pour garder son titre de patron ». Et sinon, le film est gĂ©nial. 4. Madame de
 », de Max Ophuls 1953 avec Danielle Darrieux, Charles Boyer, Vittorio de Sica, Jean Debucourt, Mireille Perrey, Jean Galland, Paul AzaĂŻs Rien ne serait arrivĂ©, si ce n’est un bijou
 », nous dit le carton liminaire. Ce bijou, c’est une paire de boucles d’oreilles, qui va presque faire le tour du monde, passer de main en main jusqu’à revenir aux oreilles de celle qui avait voulu s’en dĂ©faire. Entretemps, le bijou a transcendĂ© sa fonction de simple apparat social, ornement non investi d’affect, pour devenir l’objet transitionnel suprĂȘme, le fĂ©tiche ultime d’un amour absolu. Le petit cƓur en diamant n’est que cristallisation. Dans les cristaux d’Ophuls, compositions tout en miroirs, cadres biseautĂ©s, plans multi-facettes, tout le monde tourne, la comĂ©die chevauche sur le manĂšge des faux-semblants. La vie et son reflet se confondent. Seul le Grand Amour peut faire voler en Ă©clats la boule de verre. Mais le Grand Amour a la mort pour doublure. Nulle autre que l’étourdissante Danielle Darrieux ne pouvait camper une telle coquette mĂ©taphysique, passĂ©e de la grande valse du jeu social Ă  la plus folle sublimation. Dans sublimation, il y a sublime. 5. Les Nuits de la pleine lune », d’Eric Rohmer 1984 avec Pascale Ogier, Fabrice Luchini, Tcheky Karyo, Virginie ThĂ©venet, Christian Vadim, LĂĄszlĂł SzabĂł, Anne-SĂ©verine Liotard, Elli Medeiros Les Nuits de la pleine lune, c’est un peu le MĂ©pris d’Eric Rohmer le film que mĂȘme les anti-rohmĂ©riens farouches peuvent accepter. Celui qu’on peut aisĂ©ment aimer pour d’autres raisons que les grandes lignes de force du systĂšme Rohmer voire malgrĂ©. Le film est appropriable par beaucoup d’entrĂ©es, Ă  commencer par la nostalgie des annĂ©es 80. Personne n’a su si bien encapsuler leur essence, leur glamour, les rendre dĂ©sirables merci Ă  Jacno aux platines et Elli bord-cadres. Le rĂ©cit est aussi un des plus prĂ©cisĂ©ment charpentĂ©s, un des mieux twistĂ©s de ce grand conteur de Rohmer. Et puis il y a les acteurs Luchini dans son meilleur rĂŽle encore Ă  des annĂ©es-lumiĂšre de l’auto-guignolisation ; Tcheky Karyo, qui apporte une puissance physique, une brutalitĂ©, assez exogĂšnes ; et la plus belle Ă©toile filante du cinĂ©ma français Pascale Ogier. Une poignĂ©e de films dont deux dans ce top 100, une disparition prĂ©maturĂ©e Ă  26 ans, deux mois aprĂšs la sortie de ces Nuits
 qui lui valurent un Prix d’interprĂ©tation Ă  Venise et une nomination aux CĂ©sar puis l’adoration de jeunes filles qui voulurent lui ressembler certaines sont devenues des actrices connues, l’amour pĂąmĂ© des cinĂ©philes et l’émerveillement renouvelĂ© de gĂ©nĂ©rations de spectateurs qui dĂ©couvrent un jour son corps de brindille, sa voix en gouttelettes, ses yeux excavĂ©s et son allure – Ă  jamais möderne. 6. Belle de jour », de Luis Buñuel 1967 avec Catherine Deneuve, Michel Piccoli, Pierre ClĂ©menti, Jean Sorel, Macha Meril, Genevieve Page, Françoise Fabian, Francis Blanche Deux films de Buñuel figurent dans ce top 100 et tous deux appartiennent Ă  l’Ɠuvre tardive du cinĂ©aste L’ñge d’or ne s’y trouve pas donc. Parmi les films français de la fin, Ă©crit avec Jean-Claude CarriĂšre, Belle de jour n’a pas cette tonalitĂ© de farce satirique qui fait la drĂŽlerie tout en grincements de La Voie lactĂ©e, du Charme discret de la bourgeoisie ou du FantĂŽme de la libertĂ©. L’humour n’y est pas absent, mais feutrĂ©. C’est le trouble qui domine. Celui d’une jeune femme qui entrevoit soudainement sa jouissance comme un prĂ©cipice. Celui d’un cinĂ©aste qui a trouvĂ© le parfait modĂšle blond pour assouvir ses fantasmes hitchcockiens un plan oĂč Deneuve s’approche d’un Ɠilleton se rĂ©fĂšre explicitement Ă  Psychose. Celui d’une actrice Deneuve qui rencontre le rĂŽle de sa vie. 7. Les Demoiselles de Rochefort », de Jacques Demy avec Catherine Deneuve, Françoise DorlĂ©ac, Danielle Darrieux, Jacques Perrin, Gene Kelly, Michel Piccoli, Georges Chakiris, Henri CrĂ©mieux, Grover Dale Peut-ĂȘtre le film le plus gai, le plus allĂšgre, le plus illuminĂ© de bonheur de toute l’histoire du cinĂ©ma français. AprĂšs avoir rĂ©ussi l’impensable un mĂ©lo pop entiĂšrement chantĂ© Les Parapluies
, Jacques Demy catapulte la comĂ©die musicale hollywoodienne en pleine Charente-Maritime. Dans un Rochefort arc-en-ciel, il mĂšne allegretto un chassĂ©-croisĂ© amoureux extatique oĂč chacun frĂŽle sans cesse son idĂ©al mais voit l’instant de la rencontre toujours diffĂ©rĂ©. Si l’adjectif jubilatoire ne devait plus, suite Ă  un arrĂȘtĂ© de la police des mots dĂ©valuĂ©s, ne plus qualifier qu’une seule chose en ce monde, ce serait sans contestation possible, ce film. 8. Les Parapluies de Cherbourg », de Jacques Demy 1964 avec Catherine Deneuve, Nino Castelnuovo, Anne Vernon, Marc Michel, Ellen Farner, Mireille Perrey, Rosalie Varda Jacques Demy est le seul cinĂ©aste Ă  placer deux films dans le top 10. Pour un total de 5 dans le top 100 mais pas, de façon trĂšs injuste, Une chambre en ville !. Le film est une des deux Palmes d’or Ă  se classer dans le top 100 l’autre est beaucoup plus rĂ©cente et beaucoup plus bas. C’est aussi un des deux films de ce classement Ă  se composer en trois parties intitulĂ©es Le dĂ©part, L’absence, Le retour mais celui-lĂ  est l’original. Un des trois films oĂč des personnages avancent immobiles tractĂ©s par un chariot mais c’est La Belle et la BĂȘte le modĂšle. Et un des neuf films de ce top interprĂ©tĂ© par Catherine Deneuve, ce qui en fait l’actrice la plus classĂ©e who else ?. 9. La JetĂ©e », de Chris Marker 1962 avec Davos Hanich, HĂ©lĂšne ChĂątelain, Jean NĂ©groni, William Klein, Jacques Ledoux Un des quatre moyen mĂ©trages de ce top 100. Un des deux films de Chris Marker. Le seul constituĂ© presque uniquement d’images fixes eh non ! Colloque de chiens de Raul Ruiz n’est pas classĂ© – et c’est pourtant un beau film. La JetĂ©e est un des films les plus adaptĂ©s, pillĂ©s, hommagĂ©s de l’histoire du cinĂ©ma, qui bien que fauchĂ©, arty et français a traumatisĂ© Hollywood de L’ArmĂ©e des 12 singes Ă  Looper. C’est aussi le premier Ă  avoir citĂ© et hommagĂ© le film le plus citĂ© et hommagĂ© de l’histoire du cinĂ©ma Vertigo d’Hitchcock. Un autre film absolu sur les boucles du temps. Chris Marker est dĂ©cĂ©dĂ© le 29 juillet 2012. Certains ont notĂ© que c’était le jour de son anniversaire de ses 91 ans. Mais personne n’a dit Ă  ma connaissance qu’ainsi sa vie et sa mort formaient une boucle temporelle parfaite, que l’enfant et le vieillard se rejoignait ainsi Ă  un instant T. Exactement comme en 1962, Ă  Orly, sur la jetĂ©e. 10. Les Yeux sans visage », de Georges Franju 1960 avec Pierre Brasseur, Edith Scob, Alida Valli, Juliette Mayniel, Claude Brasseur Pour avoir filmĂ© dans une forme documentaire le carnage quotidien des abattoirs parisiens Le Sang des bĂȘtes ou les corps mutilĂ©s des rescapĂ©s de la guerre 14-18, Georges Franju savait que l’horreur n’était pas le grand Autre. Qu’elle se tenait tapie lĂ  toute proche. Et qu’on pouvait en France inventer un cinĂ©ma d’horreur dĂ©lestĂ© de toutes les ornementations baroques de la Hammer ou d’Hollywood. Un cinĂ©ma d’horreur tramĂ© au rĂ©alisme et Ă  la prĂ©cision documentaire. En 1960, le film n’a pas tellement d’ascendance si ce n’est fugitivement le souvenir de Feuillade. Sa descendance en revanche est sans fin – jusqu’à l’overdose de masques blancs – et son magnĂ©tisme ne cesse de croĂźtre. 11. Playtime », de et avec Jacques Tati 1967 avec Barbara Dennek, Jacqueline Lecomte, ValĂ©rie Camille Un budget stratosphĂ©rique, un tournage Ă©talĂ© sur prĂšs de trois ans, un accueil critique mitigĂ© et un Ă©chec public sĂ©vĂšre dont son auteur ne se remettra jamais tout Ă  fait Playtime dispute avec Lola MontĂšs le titre de plus grand film maudit de l’histoire. Avec le temps, et depuis sa somptueuse restauration en 2002, le film est devenu le plus apprĂ©ciĂ© de son auteur. Il parachĂšve, avec une puissance formelle sans Ă©gale, une entreprise de documentation de la France entamĂ©e avec Jour de fĂȘte, qui voit un pays passer non sans couacs de la ruralitĂ© au futurisme. 12. L’Atalante », de Jean Vigo 1934 avec Michel Simon, Jean DastĂ©, Dita Parlo, Louis Lefebvre Le seul long mĂ©trage rĂ©alisĂ© par Jean Vigo. Sorti l’annĂ©e de sa disparition Ă  29 ans. Et aussitĂŽt mutilĂ© par des producteurs déçus par son infructueux box-office. Il faut attendre le dĂ©but des annĂ©es 50 pour qu’Henri Langlois restaure le film et rĂ©tablisse la version de Vigo. Et voilĂ  L’Atalante voguant sur le cours tranquille d’une postĂ©ritĂ© Ă©ternelle. 13. A nos amours », de et avec Maurice Pialat 1983 avec Sandrine Bonnaire, Evelyne Ker, Dominique Besnehard, Pierre-Loup Rajot, Cyril Collard, Jacques Fieschi Avant t’en avais deux. Elle est partie oĂč, l’autre ? » C’est la pĂšre de Suzanne qui dit ça Ă  sa fille, une nuit, oĂč ils se croisent par hasard dans la cuisine. Il parle de sa fossette. C’est aussi Maurice Pialat qui dit ça par surprise Ă  sa comĂ©dienne et arrache Ă  Sandrine Bonnaire un rire contenu qui irradie tout le plan. Un accident heureux, la vie saisie par surprise, un micro-miracle Ă  la Pialat. Cette fossette qui s’en va sans qu’on l’ait vue partir, c’est le Rosebud du film. A la fin, quelque chose s’est Ă©vanoui mais nul ne sait trĂšs bien quoi. Un pĂšre, qui a quittĂ© la maison. Beaucoup de garçons dans la vie de Suzanne. Probablement un certain Ă©tat d’innocence. Une appartenance organique Ă  ce clan meurtrier que constitue une famille aussi. Quelque chose est parti, manque sans qu’on puisse le nommer. Mais indubitablement, quelque chose est passĂ©. La vie sans doute. 14. Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, 1080 Bruxelles », de Chantal Akerman 1975 avec Delphine Seyrig, Jan Decorte, Henri Storck, Jacques Doniol-Valcroze Jeanne Dielman est une veuve entre deux Ăąges, qui vit Ă  Bruxelles, avec son fils de 17 ans. Le film dĂ©crit une cinquantaine d’heures du quotidien de cette femme, dont la vie s’organise comme un ballet mĂ©canique de gestes domestiques. Jeanne Dielman fait la cuisine, met la table, sert son fils, dĂźne, dĂ©barrasse la table, fait la vaisselle, range la cuisine. Jeanne Dielman dĂ©fait son lit, s’endort, refait son lit, se lave mĂ©thodiquement dans sa baignoire, s’habille, cire les chaussures de son fils. Et cela ad libitum, rien moins que trois heures vingt. Il suffisait de filmer ses actions dans une durĂ©e proche du temps rĂ©el pour enregistrer quelque chose de jamais vu une construction sociale la femme au foyer qui ne tolĂšre aucune extĂ©rioritĂ©, une aliĂ©nation consentie qui, si on en dĂ©rĂšgle les procĂ©dures, aboutit Ă  une catastrophe. Un film marque une date dans l’histoire du cinĂ©ma parce qu’il dĂ©couvre de nouveaux territoires du filmable, parce qu’il songe Ă  s’intĂ©resser Ă  des sujets que personne ne jugeait digne d’intĂ©rĂȘt prĂ©parer une escalope panĂ©e, peler des pommes de terre, se coiffer plusieurs minutes devant une glace, introduire un gant de toilette dans ses oreilles afin de les nettoyer. Autant de gestes dĂ©couverts sur un Ă©cran pour la premiĂšre fois dans Jeanne Dielman et qui, par la simple retranscription par les moyens du cinĂ©ma, donnent lieu Ă  une vĂ©ritable sidĂ©ration. GĂ©niale extension du domaine du filmable. 15. Pickpocket », de Robert Bresson 1959 avec Martin LaSalle, Marika Green, Jean Pelegri, Pierre Etaix, Dominique Zardi Des six films dans le top 100 de Bresson, Pickpocket est le mieux classĂ©. On ne se risquera pas Ă  affirmer que c’est le plus grand. Ce n’est en tout ni le plus fou L’Argent l’est d’avantage, ni le plus Ă©mouvant moins que Mouchette, Le ProcĂšs de Jeanne d’Arc ou Au hasard Balthazar. C’est peut-ĂȘtre en revanche celui oĂč la geste bressonienne, ses enjeux et ses effets, est la plus claire, la plus lisible. Pickpocket pourrait ĂȘtre le parfait objet de dĂ©monstration de la machine formelle Bresson, sa mĂ©canique des corps et des gestes, son impressionnante entreprise de rĂ©duction du rĂ©el et sa fulgurante mise en rapport au mĂ©taphysique. Le dĂ©pouillement, au sens propre comme figurĂ©, c’est le projet formel du film et son enjeu scĂ©naristique. Les objets sont sĂ©parĂ©s de ceux qui les possĂšdent montres, bijoux, argent. Les gestes sont sĂ©parĂ©s des corps hallucinant ballet de mains en gros plan. L’image et le son fonctionnent sur le mode du contrepoint, parfois presque disjoints. Le film est un vaste principe de dĂ©connection. Tout ce que le monde ou le cinĂ©ma donne dans l’illusion de l’unitĂ© sera ici dĂ©fait, dĂ©composĂ©, analysĂ©. Cette sĂ©paration faite systĂšme, c’est la condition pour qu’à la fin deux ĂȘtres soient rĂ©unis. Mais quel long chemin pour
 16. ClĂ©o de 5 Ă  7 », d’AgnĂšs Varda 1962 avec Corinne Marchand, Antoine Bourseiller, Michel Legrand, JosĂ© Luis de Villalonga Stefan Zweig isolait ving-quatre heures dans la vie d’une femme. Plus modeste, AgnĂšs Varda n’en retient que deux. Mais plus ambitieuse aussi. Car ces deux heures sont passĂ©es au scanner du temps rĂ©el. Le temps de la fiction et celui de la projection feignent de se recouper. C’est en fait dans une image mentale du temps que le film nous projette, le temps interminable de l’attente d’un rĂ©sultat mĂ©dical, qui Ă©chappe Ă  tous les mĂ©trages et les cadrans horaires. Fleuron de l’esthĂ©tique Nouvelle Vague tournage en extĂ©rieur, souplesse des mouvements d’appareil, noir et blanc lumineux
, ClĂ©o de 5 Ă  7 n’est pas seulement un grand film de son temps, mais aussi un des plus beaux films sur l’apprĂ©hension du temps. 17. Le Rayon vert » d’Eric Rohmer 1986 avec Marie RiviĂšre, Rosette, BĂ©atrice Romand, Vincent Gauthier, Lisa Heredia, Yves Robert C’est quoi le problĂšme avec Delphine ? Ses copines sont bien en peine de rĂ©pondre. Selon les communautĂ©s, le problĂšme varie. Ici, on se dĂ©sespĂšre qu’elle ne trouve aucun mec, hypostase sur le prĂ©cĂ©dent qui l’a larguĂ© il y a dĂ©jĂ  deux ans. LĂ , on s’éberlue qu’elle ne mange pas de viande, prĂ©fĂšre la salade, parce que la salade, c’est lĂ©ger, c’est aĂ©rien ». Le problĂšme, c’est surtout celui des autres. Car de toutes les hĂ©roĂŻnes des ComĂ©dies et proverbes, Delphine est un peu la prĂ©fĂ©rĂ©e de son auteur. LĂ  oĂč Louise Les Nuits de la pleine lune Ă©tait prise Ă  son propre piĂšge, lĂ  oĂč Anne La Femme de l’aviateur et Sabine Le Beau mariage doivent composer avec les vicissitudes de l’existence, Delphine, donnĂ©e d’abord pour la plus loseuse de toute, se voit gratifiĂ©e d’un miracle. Le miracle ce fameux rayon vert est dans le film. Mais le miracle, c’est aussi le film. Avec Les Nuits de la pleine lune 84, Rohmer semblait avoir portĂ© son systĂšme d’entrelacs d’intrigues, d’hyper maĂźtrise narrative et dialoguĂ©e, Ă  son point de perfection absolue. Avec Le Rayon vert, il le pulvĂ©rise, court les plages de France avec une carte des marĂ©es en guise de scĂ©nario, ouvre son systĂšme au contingent et Ă  l’impro, et touche Ă  nouveau au sublime, mais par des chemins pour lui inĂ©dits. 18. La Belle et la BĂȘte », de Jean Cocteau 1946 avec Jean Marais, Josette Day, Michel Auclair, Mila ParĂ©ly, Nane Germon Loin devant Pagnol, Guitry et Duras tandis que ni Beckett, ni Genet, ni Robbe-Grillet, ni mĂȘme Bernard-Henri LĂ©vy ne sont reprĂ©sentĂ©s, Cocteau est donc le mieux classĂ© des Ă©crivains-grands cinĂ©astes, spĂ©cificitĂ© trĂšs française. N’en dĂ©plaise Ă  Vincent Cassel qui dĂ©clarait en plein dĂ©rapage promo trouver la version de Cocteau lente et ennuyeuse, on ne s’ est jamais complĂštement remis des bras-chandeliers perforant des murs des glory holes ?, des regards-camĂ©ras de statues, des noirs d’encre de Henri Alekan, de la majestĂ© lĂ©onine de Jean Marais et de la nuance de perversitĂ© narquoise sur le visage de la belle, lorsque la bĂȘte mĂ©tamorphosĂ©e en prince lui dit qu’elle n’a plus de raison d’avoir peur maintenant Mais j’aime avoir peur ». 19. La Femme d’à cĂŽtĂ© », de François Truffaut 1981 avec GĂ©rard Depardieu, Fanny Ardant, Henri Garcin, VĂ©ronique Silver, MichĂšle Baumgartner, Philippe Morier-Genoud Certains films sont faits pour ĂȘtre fredonnĂ©s. Leurs mots tournent dans les tĂȘtes comme des ritournelles. Ni avec toi, ni sans toi. » Pour ĂȘtre aimĂ©, il faut ĂȘtre aimable, et moi je suis bonne Ă  rien. » Tu sais ce que c’est toi, le chagrin? » Ultime dĂ©veloppement de la vision truffaldienne de l’amour comme toxicomanie, La Femme d’à cotĂ© est une chanson. Une chanson d’amour. A la radio, je n’écoute pas les nouvelles. Je n’écoute que les chansons. Parce qu’elles disent la vĂ©ritĂ©. Plus elles sont bĂȘtes, plus elles sont vraies. D’ailleurs, elles ne sont pas bĂȘtes. Elles disent Ne me quitte pas, ton absence a brisĂ© ma vie ou Je suis une maison vide sans toi, laisse moi devenir l’ombre de ton ombre ou sans amour on n’est rien du tout' ». Et c’est Fanny Ardant, au plus exaltĂ©e d’elle-mĂȘme, qui le dit. 20. Hiroshima mon amour », d’Alain Resnais 1959 avec Emmanuelle Riva, Eiji Okada, Bernard Fresson, Stella Dassas, Pierre Barbaud Un peu en dessous de L’Atalante, au-dessus d’A Bout de souffle et des 400 coups, Hiroshima compte en tout cas parmi les quelques chefs-d’Ɠuvre du cinĂ©ma français qui sont aussi des premiers longs mĂ©trages. 55 ans sĂ©parent ce premier long d’Aimer, boire et chanter, Ă  sortir fin mars, et dont on a appris avec tristesse qu’il restera le dernier film d’Alain Resnais. Dans Hiroshima, on psalmodiait Tu n’as rien vu a Hiroshima ». Le prĂ©cĂ©dent s’intitulait Vous n’avez encore rien vu. DĂšs Nuit et Brouillard, l’Ɠuvre jetait une terrible suspicion sur la nature du visible. Le moment est parfaitement choisi pour retourner y voir. 21. CĂ©line et Julie vont en bateau », de Jacques Rivette 1974 avec Juliet berto, Dominique Labourier, Bulle Ogier, Marie-France Pisier, Barbet Schroeder, Philippe Clevenot, Jean Douchet Le mieux classĂ© des quatre Rivette du top 100. Probablement le plus immĂ©diatement rĂ©jouissant, oĂč l’utopie de film permanent, sans dĂ©but ni fin, le jeu aux confins de l’informe, du pur lĂącher prise narratif culminant dans Out 1 est Ă  la fois flamboyant et domestiquĂ© dans une forme de comĂ©die entre screwball, Lewis Carroll et Henri James version drag-queen. C’est peut-ĂȘtre le cinĂ©ma indĂ©pendant amĂ©ricain, de Recherche Susan dĂ©sespĂ©rĂ©ment deux filles et des tours de magie Ă  Mulholland Drive deux filles mĂšnent l’enquĂȘte, qui s’est le plus souvent embarquĂ© sur le mĂȘme bateau que CĂ©line et Julie. A bord, c’est toujours le chahut et on tangue joyeusement dans ses roulis gracieux. Notons que le film est un des cinq de ce top 100 traversĂ©s par la prĂ©sence olympienne et la criniĂšre lĂ©onine du grand Jean Douchet Ă  quand l’intĂ©grale Ă  la CinĂ©mathĂšque française de son Ɠuvre de comĂ©dien – trop souvent Ă©clipsĂ©e par celle du critique ?. Ci-joint un trailer non officiel et reboostĂ© electro par un fan inspirĂ©. 22. L’Inconnu du lac », d’Alain Guiraudie 2013 avec Pierre Deladonchamps, Christophe Paou, Patrick d’Assumçao, JĂ©rome Chappatte Un dernier plan sur un personnage dĂ©semparĂ© qui court dans la campagne en hurlant Michel ! »  La petite Brigitte Fossey dans Jeux interdits de RenĂ© ClĂ©ment ? Oui absolument, mais aussi inattendue coĂŻncidence ! le dĂ©licat Pierre Deladonchamps dans un des deux films de 2013 du classement. C’est Ă  d’autres jeux interdits que se livrent les gars de L’Inconnu du lac, l’ébouriffant thriller naturiste d’Alain Guiraudie. MĂȘme s’il s’agit Ă  nouveau de jouer avec la mort. Douze ans aprĂšs son dernier film court, Ce vieux rĂȘve qui bouge, le second chef d’Ɠuvre d’Alain Guiraudie et d’ores et dĂ©jĂ  un classique. 23. Lola MontĂšs », de Max Ophuls 1955 avec Martine Carol, Peter Ustinov, Anton Walbrook, Ivan Desny, Lise Delamarre, Paulette Dubost, Oskar Werner, Jean Galland Sur Lola MontĂšs pĂšsent depuis presque soixante ans de terribles soupçons. Le film aurait Ă  la fois contribuĂ© Ă  la mort de son auteur Ophuls disparaĂźt certes de maladie, mais dit-on minĂ© par le chagrin, un an et demi aprĂšs la catastrophe commerciale et brisĂ© la carriĂšre de son actrice principale Martine Carol, reine du box-office dĂ©but fifties, engloutie par le naufrage Lola MontĂšs, et maintenue sous l’eau par le tsunami Bardot l’annĂ©e suivante. Le storytelling autour du film, son aura de chef-d’Ɠuvre maudit et meurtrier, n’est pas pour rien dans le mythe Lola MontĂšs. Moins parfaitement gracieux que Madame de, le film est un des plus baroques que le cinĂ©ma français ait jamais conçu, barnum prĂ©-fellinien, faisant s’entrechoquer dans la plus grande fureur le romanesque de la vie et les arabesques de la reprĂ©sentation. 24. Loulou », de Maurice Pialat 1980 avec GĂ©rard Depardieu, Isabelle Huppert, Guy Marchand, Humbert Balsan, Jacqueline Dufranne Ils incarnent l’un et l’autre un certain gĂ©nie de l’art de l’acteur. Ils ont portĂ© et portent encore – enfin, surtout elle le meilleur du cinĂ©ma français sur leurs Ă©paules. Et pourtant, Ă©trangement, GĂ©rard Depardieu et Isabelle Huppert ne classent chacun que deux films dans ce top 100 un score trĂšs en deçà de ceux de par exemple Belmondo, Piccoli, Seyrig, Bulle Ogier, Deneuve, Lonsdale ou LĂ©aud. L’un de ces deux films classĂ©s pour chacun est Loulou, la premiĂšre rencontre Pialat/Depardieu, la deuxiĂšme aprĂšs Les Valseuses et Ă©trangement derniĂšre entre Depardieu et Huppert. Une jeune femme quitte un homme bourgeois et aisĂ© pour un loulou » sans profession. Le film, vraiment trĂšs tĂ©nu dans son rĂ©cit, n’a pas grand-chose de plus Ă  raconter. Il prĂ©fĂšre proposer du partage, du temps commun, de la mise en prĂ©sence. Tout flotte dans Loulou, mais la vie est lĂ . 25. Les Hautes Solitudes », de Philippe Garrel 1974 avec Jean Seberg, Nico, Tina Aumont, Laurent Terzieff Un des deux seuls films muets de ce classement, avec Les Vampires de Feuillade. Celui-ci a pourtant Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© anachroniquement au mitan des annĂ©es 70, Ă  une Ă©poque, oĂč le cinĂ©ma parlait pourtant tout le temps et oĂč Garrel jugea bon de lui rĂ©injecter un peu de silence. MĂȘme les couleurs font trop de bruit. Silence et noir et blanc pour ne plus regarder qu’un seul visage, celui d’une star dĂ©chue de 40 ans, Jean Seberg quinze ans aprĂšs A bout de souffle, aux prises avec l’alcool, la peur, la solitude, la camisole chimique et la dĂ©mence. En une heure quinze de gros plans presque exclusifs, une vie entiĂšre affleure Ă  la surface d’un visage. Trente-quatre ans plus tard, Garrel racontera recomposĂ©es par la fiction les coulisses de cette saisissante expĂ©rience de scan existentiel dans La FrontiĂšre de l’aube 2008. Depuis la publication du premier quart du top 100 des plus beaux films français ever, la rĂ©daction cinĂ©ma du journal est prise d’assaut. Certains de ses membres les plus influents ont dĂ» prendre la clandestinitĂ© pour Ă©chapper Ă  la fois aux menaces de mort T’as entendu parler de l’affaire Lebovici, gamin ? », aux tentatives de corruption Si tu mets ma comĂ©die familiale avec des animaux, je t’offre un riad Ă  Marrakech », aux propositions sexuelles parfois tentantes de certaines stars fĂ©minines et masculines de premier plan si tu mets plus de films avec moi qu’avec machin, je donne tout, bĂ©bĂ© » et aux coups de fil indignĂ©s et quotidiens d’un important patriarche de la critique française Evidemment, votre classement ne comportera au final aucun grand cinĂ©aste lyonnais ». C’est la tĂȘte froide, insensibles Ă  la pression qui monte et devrait s’intensifier que nous publions le second quart de notre top 100 des plus grands films français ever. Cette fois, nous descendons des places 26 Ă  50. 26. A Bout de souffle », de Jean-Luc Godard 1960 avec Jean-Paul Belmondo, Jean Seberg, Daniel Boulanger, Roger Hanin, Jean-Pierre Melville 26e, cela peut sembler une place un peu chiche pour un film gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ© comme l’exact point de bascule entre l’ñge classique du cinĂ©ma français et son Ăąge moderne. Avec ces jump cut abrupts, son travelling en caddie, ses accidents lumineux, ses faux raccord, ses adresses goguenardes Ă  la camĂ©ra et sa gestion fantaisiste du rĂ©cit, le film reste une rĂ©volution stylistique inouĂŻe. Sa nature de sĂ©rie B, mĂȘme hydrocutĂ©e dans les courants les plus vifs de la modernitĂ©, en fait un film peut-ĂȘtre moins fascinant, moins inĂ©puisable, que d’autres de Godard comme celui qui, par exemple, s’est hissĂ© dans le top 3. Date absolue dans l’histoire du cinĂ©ma, A Bout de souffle ne pose pas au grand film, est exempt de toute forme de monumentalitĂ©. A la fois film gĂ©nial et petit film, c’est toute sa force paradoxale. 27. Out 1 », de Jacques Rivette 1971 avec Jean-Pierre LĂ©aud, Juliet Berto, Michael Lonsdale, Bernadette Lafont, Bulle Ogier, MichĂšle Moretti, Jean-François StĂ©venin, Françoise Fabian, Jean Bouise Comment voir Out 1, film Ă  Ă©chelle inhumaine ? Comment dĂ©gager les 12 heures et 40 minutes que nĂ©cessite sa vision ? Certains ont pu le voir en salle, tout un aprĂšs-midi durant et jusqu’au milieu de la nuit. La tĂ©lĂ©vision a prĂ©fĂ©rĂ© le dĂ©couper en 8 Ă©pisodes, ce qui sied assez bien Ă  sa nature de sĂ©rial de Feuillade version hippie. Ceux qui ont pu se procurer en DVD pirate ce film rarissime peuvent vivre avec le film, en visionner en boucle certains passages hypnotiques. Le film est fait pour engloutir son spectateur, pour ne pas le laisser en sortir. Son argument est inspirĂ© de L’Histoire des Treize de Balzac. Il y est question de conspiration et de sociĂ©tĂ© secrĂšte. Il faut huit ou neuf heures de rĂ©cit erratique pour qu’un sens se dessine, qu’on comprenne au dĂ©tour d’un Ă©change entre Fabian et Lonsdale, que le motif du film, tellement dilatĂ© qu’il en devient difficilement dĂ©chiffrable, c’est Mai 68 comme rĂ©volution ratĂ©e. Mais il n’y au fond pas d’autre sujet au sublime Out 1 que sa durĂ©e. Le temps s’y fait matiĂšre et on s’enlise avec dĂ©lectation dans ses folles excroissances. 28. Femmes, femmes », de Paul Vecchiali 1974 avec HĂ©lĂšne SurgĂšre, Sonia Saviange, NoĂ«l Simsolo, Michel Duchaussoy, Michel Delahaye Lorsque Femmes, femmes est sorti en 1974, beaucoup de critiques en soulignĂšrent l’inactualitĂ©. Dans un appartement parisien du XIVe, dont les fenĂȘtres plongent sur le cimetiĂšre Montparnasse, deux femmes entre deux Ăąges se jouent toute la journĂ©e la comĂ©die. Des images dĂ©coupĂ©es dans des magazines de stars des annĂ©es 30 Garbo, Dietrich, Crawford, Darrieux, Morgan tapissent les murs et semblent observer l’étrange manĂšge de ces deux marginales mi-clochardes, mi-aristos. Inactuel, le film l’est forcĂ©ment puisqu’il aspire le spectateur dans une faille, un espace-temps sĂ©parĂ©, celui du monde chimĂ©rique que se sont construit ces deux Marie-Chantal alcooliques qui ne vivent que pour faire des belles maniĂšres. Le film est un peu un anti-Qu’est-il arrivĂ© Ă  Baby Jane ? Aldrich, 1962. Le vieillissement des actrices et le ratage des carriĂšres ne deviennent jamais une soupe Ă  l’amertume que le cinĂ©aste touille avec cruautĂ©. Au contraire, les rĂȘveries Ă  voix haute, les minauderies extatiques ouvrent sur un espace infini, un labyrinthe imaginaire oĂč la vie et son reflet Ă©changent leurs propriĂ©tĂ©s jusqu’à se confondre. 29. Shoah », de Claude Lanzmann 1985 avec Jan Karski, Raul Hilberg, Inge Deutschkron, Paula Biren, Simon Srebnik Trente ans aprĂšs Nuit et brouillard, Claude Lanzmann refond entiĂšrement l’apprĂ©hension cinĂ©matographique de la Solution finale. Aucune image d’archive des camps, pas de voix off ni de commentaire explicatifs. Juste la littĂ©ralitĂ© des lieux aux prĂ©sent, oĂč les stigmates de ce qui s’est jouĂ© s’effacent. Et la parole de ceux qui furent les acteurs de cet infernal théùtre oĂč quelque chose de l’humanitĂ© s’est rompu. Plus de neuf heures, c’est le temps nĂ©cessaire pour que les images dĂ©sertĂ©es par les faits et les mots arrachĂ©s au refoulement celui des victimes, mais plus encore celui des bourreaux peu Ă  peu coĂŻncident et fabriquent une image. Une image qui n’est pas sur l’écran, qui transcende toutes les procĂ©dures figuratives de la reprĂ©sentation. Une image qui, pour ĂȘtre seulement invoquĂ©e, n’en est pas moins terrassante. 30. Les Deux anglaises et le continent », de François Truffaut 1971 avec Jean-Pierre LĂ©aud, Kika Markham, Stacey Tendeter, Philippe LĂ©otard Dix ans aprĂšs le succĂšs international de Jules et Jim, François Truffaut revient Ă  l’Ɠuvre de Henri-Pierre RochĂ©. Mais cette fois le succĂšs n’est pas au rendez-vous. Mal aimĂ© Ă  sa sortie, le film est amputĂ© de supposĂ©es longueurs. Et il faudra plus de treize ans pour que Truffaut Ă©tablisse un director’s cut de 2h10. Sortie dĂ©but 85, ce nouveau montage sera la derniĂšre Ɠuvre du cinĂ©aste, disparu quelque mois avant sa sortie. C’est peu dire que le film est un des plus vibrants et fiĂ©vreux de son auteur un seul autre se trouve en plus haute position dans ce top 100. Le tumulte romanesque truffaldien atteint son point de perfection Ă©purĂ©e. Dans un plan de draps souillĂ©s de sang d’Esther Kahn Desplechin, 2000, ou des lettres lues face camĂ©ra par leurs auteurs chez Pascale Ferran Lady Chatterley, 2006 ou encore Desplechin Maurice Garrel dans Rois et reine, 2004, on mesurera l’influence dĂ©terminante de ces belles Anglaises sur une certaine veine du cinĂ©ma français des annĂ©es 2000 31. Une partie de campagne », de Jean Renoir 1936 avec Sylvia Bataille, Georges Darnoux, Jacques Brunius, AndrĂ© Gabriello, Jane Marken, Georges Bataille Un des quatre moyens mĂ©trages du top 100 deux autres sont a peine plus bas, 34e et 42e ; et le troisiĂšme dans le top 10. Et une des deux adaptations du mĂȘme recueil de Maupassant La maison Tellier et autres nouvelles. Le sensualisme renoirien se dĂ©chaine dans ces Ă©bats champĂȘtres entre une jeune fille de bonne famille et un canotier cool. Les plantes et les ĂȘtres bourgeonnent conjointement ; les nuages et les corps exultent en ruisselant. Jamais un orage n’a Ă©tĂ© si bien filmĂ©. A noter le tournage hyper jet-set a posteriori puisque les trois assistants de Renoir Ă©taient les novices Luchino Visconti, Henri Cartier-Bresson et Jacques Becker. Et le jeune Ă©poux de l’actrice principale est passĂ© sur le tournage le temps d’un cameo en tenue de sĂ©minariste. C’était Georges Bataille. 32. HĂŽtel des AmĂ©riques », d’AndrĂ© TĂ©chinĂ© 1981 avec Catherine Deneuve, Patrick Dewaere, Josiane Balasko, Etienne Chicot, Sabine Haudepin, Dominique Lavanant, François Perrot Soit une femme toujours en impermĂ©able vert, une amoureuse jamais remise d’un deuil, qui alterne pour tenir le coup les somnifĂšres et les excitants, une maĂźtresse qui la nuit venue rejoint Ă  l’hĂŽtel des AmĂ©riques son nouvel amant, plus jeune qu’elle et au statut social trĂšs flou. Oublier ou se souvenir ? Rester ou partir Ă  Paris ? Vivre Ă  jamais avec un fantĂŽme ou refaire sa vie ? Tout en valses hĂ©sitations, Ă©lans interrompus, mouvements inachevĂ©s, le film d’AndrĂ© TĂ©chinĂ© trouvait dans le printemps pluvieux de Biarritz l’écho merveilleux de sa mĂ©lancolie. Les cheveux un peu foncĂ©s, le visage nu, toute en tension rentrĂ©e, regards furtifs, understatement, Deneuve est sublime de bout en bout. Moins survoltĂ© que chez Corneau ou Blier, lestĂ© par une tristesse congĂ©nitale, Dewaere n’a jamais Ă©tĂ© aussi Ă©mouvant. 33. Lola », de Jacques Demy 1961 avec Anouk AimĂ©e, Marc Michel, Alan Scott, Elina Labourdette Un des cinq films classĂ©s de Demy. Deux sont beaucoup plus bas, et deux sont beaucoup plus haut. Et Lola entre, comme toujours. Entre une vie rĂȘvĂ©e et une vie vĂ©cue, un amant français exilĂ© en AmĂ©rique et un amant amĂ©ricain en transit Ă  Nantes, entre des lignes de vie qui se croisent, entre son rĂŽle de maman et celui d’entraineuse, entre le cinĂ©ma hollywoodien le chapeau, la guĂȘpiĂšre et le petit nom de MarlĂšne et la Nouvelle Vague c’est Raoul Coutard, quelques mois apres A bout de souffle, qui l’inonde de lumiĂšre. Entre tout ça, c’est elle, c’est elle, Lola. 34. Une sale histoire », de Jean Eustache 1977 avec Michael Lonsdale, Jean-Noel Picq, Françoise Lebrun, Virginie ThĂ©venet, Jean Douchet Si La Maman et la Putain est le sommet romanesque de l’Ɠuvre d’Eustache, Une Sale histoire est son abĂźme. il y est question d’une histoire, moins sale que banale. Celle d’un type qui tous les jours se rend dans un bar pour observer le sexe des femmes aux toilettes par un trou creusĂ© dans la cloison. L’histoire est racontĂ©e deux fois. La premiĂšre fois, sur un mode fictionnel, par un comĂ©dien Lonsdale. La seconde fois, sur un mode documentaire, par un ami du cinĂ©aste, qui a vĂ©cu l’histoire ou l’invente. En plaçant la reproduction avant l’original, Eustache organise une remontĂ©e vers les origines, un vĂ©ritable striptease de la fiction, une scĂ©nographie du dĂ©voilement jusqu’au trou originel oĂč on verrait le rĂ©el Ă  poil. C’est l’acte mĂȘme de reprĂ©sentation qui se donne ici Ă  voir par son sexe. 35. Le Plaisir », de Max Ophuls 1952 avec Danielle Darrieux, Jean Gabin, Madeleine Renaud, Simone Simon, Gaby Morlay, Claude Dauphin, Daniel GĂ©lin, Jean Servais, Pierre Brasseur, Paulette Dubost Maupassant encore. Au naturalisme puissant de Renoir rĂ©pondent les arabesques enivrantes et artificieuses d’Ophuls ah cette maison Tellier, ruche vibrionnante dont la camĂ©ra ne filme l’agitation que de l’extĂ©rieur, en jonglant d’une fenĂȘtre Ă  l’autre. D’un casting absolument royal, on isolera les prestations renversantes de Darrieux en Madame Rosa, qui entrevoit avec vague-Ă -l’ñme, le temps d’un dimanche Ă  la campagne, une vie alternative Ă  celle, entre soie et champagne, de travailleuse du sexe entre soi, et de Gabin, irrĂ©sistible en paysan mature soudainement pris d’une dĂ©mangeaison de tout son corps et d’un grand affolement gesticulatoire au contact des pensionnaires de la maison Tellier. Un des trois Ophuls dans le top 100. Les deux autres son plus haut voire trĂšs haut pour l’un d’eux. 36. Du CĂŽtĂ© d’OrouĂ«t », de Jacques Rozier 1970 avec Bernard Menez, Daniele Croisy, Françoise GuĂ©gan, Caroline Cartier Jacques Rozier est peut-ĂȘtre devenu le cinĂ©aste le plus influent du jeune cinĂ©ma français. Sa façon trĂšs personnelle de nouer la comĂ©die et le documentaire, l’écrit et l’impro, de dilater les scĂšnes, sa fantaisie joyeuses, on en trouve les traces chez Sophie Letourneur, Guillaume Brac qui fait mĂȘme tourner Bernard Menez, Antonin Peretjatko, Justine Triet
 Du CĂŽtĂ© d’Orouet ou comment trois Parisiennes en vacances vont sadiser un dragueur maladroit, Ă  la fois odyssĂ©e 2h30 et miniature 16mm, budget ric-rac, intrigue plus que tĂ©nue, est sa plus Ă©clatante rĂ©ussite. 37. Le Diable probablement », de Robert Bresson 1977 avec Antoine Monnier, Tina Irissari, Henri de Maublanc Conçu d’aprĂšs un scĂ©nario original aprĂšs deux adaptations de DostoĂŻevski – Une Femme douce, Quatre nuits d’un rĂȘveur, puis une de ChrĂ©tien de Troyes, Lancelot du Lac, Le Diable probablement suit une petite communautĂ© de lycĂ©ens occupĂ©s Ă  dĂ©fendre la cause Ă©cologique. L’un d’eux se dĂ©solidarise progressivement du groupe, Ă©treint par le sentiment que la lutte est vaine, que le monde court Ă  sa perte, et qu’il ne comporte de toutes façons rien Ă  sauver. 1977, c’est aussi l’annĂ©e oĂč la rafale punk balaie les cendres idĂ©ologiques du gauchisme post-68. Bresson n’est pas seulement gĂ©nial, il est aussi Ă  l’heure. A la sortie du film, Bresson dĂ©clara “Ce qui m’a poussĂ© Ă  faire ce film, c’est le gĂąchis qu’on a fait de tout. C’est cette civilisation de masse oĂč bientĂŽt l’individu n’existera plus. Cette immense entreprise de dĂ©molition oĂč nous pĂ©rirons par oĂč nous avons cru vivre.” Une façon Ă  peine plus polie de hurler “no future”. 38. Vivre sa vie », de Jean-Luc Godard 1962 avec Anna Karina, Sady Rebbot, AndrĂ© S. Labarthe, Jean Ferrat, Brice Parain Anna joue le rĂŽle de Nana. C’est un Anna-gramme, bien sĂ»r. Et un rĂ©fĂ©rence Ă  Zola. Mais si la Nana de Godard elle aussi se prostitue, elle n’aspire a aucune ascension sociale par la mise aux enchĂšres de son corps ; elle n’a rien d’une aventuriĂšre. C’est une travailleuse. Donc, dans la France prospĂšre du Gaullisme, une aliĂ©nĂ©e comme une autre. Dont la vie se rĂ©sume Ă  douze tableaux tombeaux, douze rencontres chacune filmĂ©es avec un dispositif de mise en scĂšne diffĂ©rent et sophistiquĂ©. Jusqu’au plus brutal des champs/contrechamps le visage de Nana Karina percute, sur un Ă©cran de cinĂ©ma, celui de Jeanne d’Arc de Dreyer. Le cinĂ©ma ou l’art de saisir une Ă©piphanie sur un visage. Un gros plan est une affaire de miracles. 39. French cancan », de Jean Renoir 1954 avec Jean Gabin, Françoise Arnoul, Maria FĂ©lix, Philippe Clay, Dora Doll, Giani Esposito, Gaston Modot, Michel Piccoli, Edith Piaf, Patachou, Rosy Varte, Jacques Jouanneau AprĂšs une dĂ©cennie d’exil hollywoodien, un tournage en Inde Le Fleuve puis a Cinecitta Le Carrosse d’or, Renoir tourne Ă  nouveau Ă  Paris et rend hommage Ă  un de ses symboles Le Moulin Rouge. Gabin incarne un taulier obsĂ©dĂ© par la rĂ©ussite de ses spectacles, figure d’entrepreneur-artiste possĂ©dĂ©, double possible du cinĂ©aste. Flamboyant capitaine de navire, il emporte Ă  son bord une petite blanchisseuse qui veut devenir une star, une star qui voudrait voir tous les hommes Ă  ses pieds, un prince qui aime les danseuses, et les courants mĂ©langĂ©s de la vie et de la reprĂ©sentation l’une et l’autre se dĂ©bordant sans cesse font gravement tanguer le bateau. 40. L’Argent », de Robert Bresson 1983 avec Christian Patey, Vincent Risterucci, Caroline Lang, Francois-Marie Banier, Vincent Dieutre AdaptĂ© d’une nouvelle de TolstoĂŻ, l’ultime Ɠuvre du MaĂźtre. Un jeune homme est accusĂ© Ă  tort d’un trafic de faux billets. Un engrenage implacable, une vĂ©ritable concatĂ©nation du mal, l’entraĂźne vers la chute. La mise en scĂšne de Bresson, au top de l’ascĂ©tisme, est bien sur en homologie parfaite avec cette mathĂ©matique du pire chaque plan tombe comme un couperet, chaque raccord est une porte claquĂ©e Ă  la face du personnage effondrĂ© et celle du spectateur Ă©bahi devant tant de terrassante maestria. 41. Holy Motors », de Leos Carax 2012 avec Denis Lavant, Edith Scob, Kylie Minogue, Michel Piccoli, Eva Mendes, Elise Lhomeau Carax nous invite Ă  dĂ©ambuler dans sa chapelle ardente. On y croise beaucoup de morts chĂ©ris Beckett, Jean Seberg, King-Kong, les films anciens du cinĂ©astes, une icĂŽne de Franju
 Mais le saint mort parmi les saints, c’est surtout le cinĂ©ma, une certaine forme en tout cas, celle de l’enregistrement. L’animation numĂ©rique la cerne sidĂ©rante sĂ©quence de combat en performance capture et la possibilitĂ© d’un cinĂ©ma sans camĂ©ra se fait jour. C’est le cĂŽtĂ© jour de la Toussaint du film, visite Ă  nos morts, jeu de l’oie parmi les tombes. Carax Ă©voque le progressif estompement d’un certain agencement dans la façon d’arracher des images au monde que certains ont follement aimĂ© sous le nom de “cinĂ©ma”. Certes, mais si un jour prochain on n’entendra plus crier “moteur !”, cela n’empĂȘche pas le film de rĂ©torquer avec vigueur “action !” C’est la surprise miraculeuse du film sa promenade parmi les vestiges anciens ne comporte aucune tonalitĂ© crĂ©pusculaire. La mĂ©lancolie est sans cesse dĂ©passĂ©e par une force de proposition active stupĂ©fiante. De station en station, la limousine d’Oscar le gĂ©nial Denis Lavant substitue Ă  chaque image qui disparaĂźt une image neuve, tonique. Ce n’est pas le personnage qui bouge tout le temps, passe d’un rĂŽle Ă  un autre, c’est aussi le cinĂ©aste qui fait son Fregoli, essaie toutes les formes qui peuvent l’ĂȘtre, trĂšs anciennes ou trĂšs contemporaines, comme si un film aujourd’hui ne pouvait plus ĂȘtre qu’un objet sauvagement composite. Holy Motors est un film de dĂ©monstration. Il trace les contours de tout ce que peut aujourd’hui le cinĂ©ma ce qu’il en reste mais aussi ce qu’il est en train de devenir. 42. Zero de conduite », de Jean Vigo 1933 avec Jean DastĂ©, Louis Lefebvre, GĂ©rard de BĂ©darieux, Gilbert Pruchon La fin des vacances, les derniers moments d’euphorie partagĂ©s dans le train qui ramĂšne les pensionnaires au collĂšge, la lourdeur rĂ©pressive de l’enseignement et puis soudain, dans l’internat, la possibilitĂ© du chahut, de la rĂ©volte, un vent de panique et un anarchique nuage de plumes bataille de polochons oblige. Les 40 minutes les plus insurrectionnelles du cinĂ©ma français. 43. Pierrot le fou », de Jean-Luc Godard 1965 avec Jean-Paul Belmondo, Anna Karina, Raymond Devos, Samuel Fuller, Lazlo Szabo Petite dĂ©cote pour ce film longtemps perçu comme l’accomplissement indĂ©passable de la premiĂšre maniĂšre de Godard. Il n’arrive qu’en quatriĂšme position des sept films classĂ©s du cinĂ©aste dans notre top 100. Le film n’en est pas moins sublime. Comme la ligne de chance/ligne de hanche d’Anna Karina, la mer allĂ©e rimbaldiennement avec le soleil, le visage bleu Klein de Belmondo, un suicide Ă  la dynamite. 44. Loin de Manhattan », de Jean-Claude Biette 1981 avec Jean-Christophe Bouvet, Sonia Saviange, Howard Vernon, Laura Betti, Michel Delahaye, NoĂ«l Simsolo, Paulette Bouvet Le film ne se passe pas presque entiĂšrement sur des terrasses surplombant Rome, mais Paris. Le hĂ©ros n’est pas un Ă©crivain devenu journaliste mondain mais un critique d’art – tout aussi mondain. Les deux films moquent une petite communautĂ© Ă©litaire. Ce n’est pas le poussif et grandiloquent Grande Bellezza de Paolo Sorrentino, mais, sur un dispositif Ă©tonnamment proche, un film d’une grande beautĂ©, mais infiniment plus tonique, Loin de Manhattan, le second long mĂ©trage facĂ©tieux de Jean-Claude Biette. Mais pourquoi le peintre RenĂ© Dimanche a cessĂ© de peindre pendant huit ans ? Avant de commencer votre enquĂȘte, reprenez donc un verre de bleuade. 45. Baisers volĂ©s », de François Truffaut 1968 avec Jean-Pierre LĂ©aud, Delphine Seyrig, Claude Jade, Michael Lonsdale, Harry-Max, Daniel Ceccaldi, Marie-France Pisier, Jacques Robiolles On l’a connu ado Ă©ruptif Les 400 Coups, puceau Ă©conduit L’Amour Ă  vingt ans, le revoici en jeune adulte dans ses premiers pas dans la vie professionnelle, Ă  la rencontre de la femme de sa vie Claude Jade mais proie facile pour des affolantes cougars Delphine Seyrig, immarcescible en Fabienne Tabar. Lui, c’est bien Antoine Doinel, Antoine Doinel, Antoine Doinel, An-toi-ne Doi-nel, An-toi-ne Doi-nel, An-toi-ne Doi-nel
 » 46. Que la bĂȘte meure », de Claude Chabrol 1969 avec Michel Duchaussoy, Caroline Cellier, Jean Yanne, Anouk Ferjac, Louise Chevalier, Maurice Pialat, Dominique Zardi Et si les apparences n’étaient pas du tout trompeuses ? Si un salaud ressemblait vraiment Ă  un salaud ? Le prodige chabrolien consiste Ă  faire resurgir de l’ambiguĂŻtĂ© jusqu’au vertige et de la complexitĂ© jusqu’à l’inextricable Ă  partir d’un postulat presque agressivement manichĂ©en. Jean Yanne trouve son premier rĂŽle d’ordure grand format en meurtrier accidentel d’enfant auquel Michel Duchaussoy oppose un jeu tout en finesse dans le rĂŽle du pĂšre justicier. Un des deux films de Chabrol dans le top 100 bah oui, c’est trop peu, tournĂ©s tous les deux la mĂȘme annĂ©e. 47. Les Chansons d’amour », de Christophe HonorĂ© 2007 avec Louis Garrel, Ludivine Sagnier, Chiara Mastroianni, Clotilde Hesme, GrĂ©goire Leprince-Ringuet, Brigitte Rouan, Alice Butaud Demy, Godard, Truffaut on connaĂźt les chansons. Mais les arrangements, audacieux, contemporains, mordants, leur donnent une vitalitĂ© nouvelles. Le XIe arrondissement au mitan des annĂ©es 2000 devient un territoire de cinĂ©ma aussi poĂ©tique et dĂ©sirable que le Clermont-Ferrand sixties de Ma nuit chez Maud ou le Nantes de Lola. Comment parler de soi presque uniquement en fredonnant avec entĂȘtement les Ɠuvres des autres qui ont su nous parler, c’est le geste thĂ©orique fort de ces Chansons d’amour aux airs de karaokĂ© exaltĂ©. 48. Le Fleuve », de Jean Renoir 1951 avec Nora Swinburne, Esmond Knight, Adrienne Corri, Arthur Shields En Inde, dans une riche propriĂ©tĂ© anglaise, l’arrivĂ©e d’un jeune militaire Ă©lectrise une petite communautĂ© majoritairement fĂ©minine. Sur un procĂ©dĂ© proche de La RĂšgle du jeu comĂ©die des maĂźtres et des valets, unitĂ© de lieu domestique
, Renoir rĂ©alise un film absolument inverse, plus empathique que moqueur, plus apaisĂ© que vĂ©hĂ©ment. La rivalitĂ© amoureuse n’est pas si grave et les drames les plus Ă©pouvantables sont des plaies brĂ»lantes dĂ©jĂ  pansĂ©es par les cendres du temps, qui s’écoule aussi majestueusement que le Gange. Dans les annĂ©es 2000, on aura vu deux fois revenir l’enfant, le serpent et le souvenir du Fleuve dans Loin d’AndrĂ© TĂ©chinĂ© 2001 puis dans A bord du Darjeeling Limited de Wes Anderson 2007. 49. Ma nuit chez Maud », d’Eric Rohmer 1969 avec Jean-Louis Trintignant, Françoise Fabian, Antoine Vitez, Marie-Christine long-mĂ©trage de Rohmer, quatrieme conte moral les deux premiers Ă©taient des films courts, premier grand succĂšs de l’ainĂ© de la Nouvelle Vague, trĂšs en retard sur ses cadets en terme de reconnaissance. Un homme choisit de construire une vie telle qu’il la veut, en Ă©radiquant toute possibilitĂ© de surprise, d’alĂ©atoire, de surgissement. Mais les surprises font toujours retour. Et il suffit d’un mensonge par omission pour qu’une faute non commise allĂšge une culpabilitĂ© non avouĂ©e. Un des plus beaux twists narratifs rohmĂ©riens. 50. La Peau douce », de François Truffaut 1964 avec Françoise DorlĂ©ac, Jean Desailly, Nelly Benedetti, Daniel Ceccaldi, Maurice Garrel, Laurence Badie Françoise DorlĂ©ac venait de triompher dans L’Homme de Rio. La jeune femme Ă©tait fantasque, drĂŽle, piquante. Truffaut la transfigure et la prend dans les rets d’un de ses films les plus noirs. Tour Ă  tour mystĂ©rieuse comme une hĂ©roĂŻne d’Hitchcock, puis confondante de prĂ©sence et de proximitĂ© comme Ingrid Bergman chez Rossellini, DorlĂ©ac trouve son rĂŽle mythique. En homme engoncĂ© emportĂ© dans une passion plus grande que lui, Desailly est gĂ©nial. L’intrigue la plus banale ouvre sur un abĂźme. Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des crimes d’amour. 51. Gueule d’amour », de Jean GrĂ©millon 1938 avec Jean Gabin, Mireille Balin, RenĂ© Lefevre, Jane Marken, Henri Poupon, Maurice Baquet Au pic de leur carriĂšre, les grands acteurs français deviennent de tels catalyseurs que plus un seul grand cinĂ©aste ne peut penser l’époque sans cet indispensable outil qu’est devenu leur corps – leur voix, leur ĂȘtre au monde. Pour LĂ©aud, ce moment se situe au tournant des annĂ©es 60/70, pour Depardieu Ă  celui des annĂ©es 70/80. Et pour Gabin, c’est la seconde moitiĂ© des annĂ©es 30. De la noirceur sociale de Duvivier, du rĂ©alisme poĂ©tique de CarnĂ©, de l’humanisme didactique de Renoir, Gabin est le ciment. La matiĂšre qui permet Ă  tout cela de prendre. Tout cela, et aussi le romanesque dĂ©flationniste de GrĂ©millon, cette zone oĂč quelque chose du mythe de Gabin se dissout et se recompose. Dans Le jour se lĂšve ou Quai des brumes, dans La Bandera ou La Belle Equipe, dans La BĂȘte humaine mais pas tout Ă  fait La Grande Illusion, le pessimisme tenace des CarnĂ© et Duvivier, celui plus intermittent de Renoir, prĂ©cipitent Gabin vers l’abĂźme. Sans pourtant jamais dĂ©parer de son prestige viril ce corps qui porte en lui toutes les aspirations d’un peuple. Dans Gueule d’amour, GrĂ©millon effeuille pĂ©tale aprĂšs pĂ©tale la corole de l’idole, jusqu’au plus total dĂ©nuement. Fier et fort dans sa tenue de lĂ©gionnaire, au dĂ©but du film, il termine le rĂ©cit chancelant, tombĂ© sur le front des passions amoureuses non rĂ©ciproques. Il termine le film tremblant, affaibli, Ă©masculĂ©. La gueule d’amour a plus que la gueule de bois. C’est Ă©videmment son plus beau rĂŽle. 52. Les 400 Coups », de François Truffaut 1959 avec Jean-Pierre LĂ©aud, Claire Maurier, Albert RĂ©my, Guy Decomble Cinquante ans de jeunes-cinĂ©mas-français nous ont accoutumĂ©s Ă  ces premiers films autobiographiques, oĂč le cinĂ©aste Ă  peine Ă©clos joint Ă  sa premiĂšre fois de cinĂ©ma le souvenir de toutes ses premiĂšres fois d’adulte en devenir. Certes, avant, il y avait eu Vigo on reparle plus haut de ZĂ©ro de conduite. Mais le film qui fixe tous les contours du genre, le modĂšle canonique du premier film sur des premiĂšres fois, c’est Les 400 Coups. Si frĂ©quemment copiĂ©, le film garde intacte son acuitĂ© Ă  dire la douleur rentrĂ©e de vivre quand on a 14 ans. Et ce faisant continue Ă  recruter des ados pour les convertir en cinĂ©philes. 53. India Song », de Marguerite Duras 1975 avec Delphine Seyrig, Michael Lonsdale, Claude Mann, Didier Flamand Quatre films de ce top 100 sont entiĂšrement faits de voix off. Et sont pour la plupart des divagations oĂč se tĂ©lescopent les espaces-temps. L’autre est Ă  la neuviĂšme place et on y reviendra. Car Ă  cet India Song, on pourrait dire en exagĂ©rant un peu que c’est le systĂšme Duras portĂ© Ă  son point de perfection classique et oĂč Son nom de Venise dans Calcutta dĂ©sert en est la grandiose dĂ©construction. Il y a le port de reine de Delphine Seyrig six films dans le top ten, deuxiĂšme meilleur classement pour une actrice et ses lĂšvres qui ne bougent pas, l’impuissance en smoking blanc de Lonsdale, le thĂšme obsĂ©dant de D’Alessio au piano, une Inde hors champ, irrĂ©el effluve colonial et ce cri de mendiante aux Ă©chos Ă©ternels. 54. Les Vampires », de Louis Feuillade 1915 avec Musidora, Edouard MathĂ©, Marcel Levesque Une des deux sĂ©ries du top 100. Mais celle-lĂ  prĂ©cĂ©dait de plus de dix ans l’invention de la tĂ©lĂ©vision. Un an aprĂšs le triomphe de son Fantomas, Louis Feuillade pilote Ă  nouveau pour la dĂ©jĂ  toute-puissante Gaumont un nouveau feuilleton criminel. Mais au protĂ©iforme Fantomas, il substitue la charnelle Irma Vep Musidora, s’ébattant sur les toits de Paris moulĂ©e dans son justaucorps, des diamants chapardĂ©s plein les poches. Cent ans aprĂšs, la fiction reste trĂ©pidante. Mais c’est la part de documentaire involontaire, propre Ă  tout enregistrement cinĂ©matographique, qui avec le temps est devenue bouleversante. TramĂ© au haletant feuilleton policier, c’est le Paris de la Belle Epoque terrassĂ© par la PremiĂšre Guerre mondiale, ses rues parisiennes vidĂ©es, son mĂ©tro encore juvĂ©nile, qui respire sous nos yeux. 55. Trouble Everyday », de Claire Denis 2001 avec BĂ©atrice Dalle, Vincent Gallo, Nicolas Duvauchelle, Tricia Vessey, Florence Loiret, JosĂ© Garcia, Aurore ClĂ©ment Presque 100 ans aprĂšs les Vampires de Feuillade, Claire Denis inocule un peu de l’esprit terrifique du serial dans son cinĂ©ma sensualiste esthĂšte. BĂ©atrice Dalle et Vincent Gallo campent des prĂ©dateurs aussi menaçants que mĂ©lancoliques, chassant au rythme des sublimes accords de cordes des Tindersticks. 56. Maine-OcĂ©an », de Jacques Rozier 1986 avec Luis Rego, Bernard Menez, Yves Afonso, Lydia Feld, Rosa-Maria Gomes Une danseuse brĂ©silienne, une avocate, deux contrĂŽleurs de la SNCF, un pĂȘcheur un peu toqué  C’est la petite communautĂ© humaine, joyeuse et dĂ©pareillĂ©e, furieusement dĂ©sirante, qu’invente Rozier le temps d’une belle escapade. Dans l’extrait proposĂ© ci-dessous, Bernard Menez, alors prince des hit-parades avec le hit Jolie poupĂ©e, interprĂšte avec excellence une samba improvisĂ©e. 57. L’amour l’aprĂšs-midi », d’Eric Rohmer 1972 avec Zouzou, Bernard Verley, Francoise Verley, Daniel Ceccaldi La derniĂšre piĂšce du premier cycle rohmĂ©rien, Les Contes moraux. Et comme dans tous les Contes moraux, un homme engagĂ© auprĂšs d’une femme hĂ©site Ă  entamer une liaison avec une autre puis se rĂ©tracte, dans une ultime volte-face oĂč la poltronnerie, la sagesse et l’égoĂŻsme sont indĂ©mĂȘlables. La seconde femme, c’est Zouzou, et l’icone sixties dĂ©ja un peu fatiguĂ©e, bouleverse en aventuriĂšre cabossĂ©e. Sa grĂące androgyne, sa lassitude blessĂ©e crĂ©ent un modĂšle sans prĂ©cĂ©dent ni descendance d’hĂ©roĂŻne rohmĂ©rienne. Un des quatre Rohmer oui seulement! du top 100. Moins que Godard, Demy ou Truffaut. Pareil que Rivette. Mais avec un film dans le top 5
 58. Le SamouraĂŻ », de Jean-Pierre Melville 1968 avec Alain Delon, François PĂ©rier, Nathalie Delon, Cathy Rosier, Catherine Jourdan Melville a infligĂ© au cinĂ©ma de genre – en l’occurrence le film policier – le mĂȘme traitement que Bresson avait infligĂ© au rĂ©alisme raidissement des postures, rarĂ©faction du langage, fragmentation des gestes, hypertrophie fĂ©tichiste des dĂ©tails. Le samouraĂŻ, en 1968, est Ă  la fois son premier film en couleurs, son premier film avec son modĂšle favori, Alain Delon, et le premier sommet de sa veine hyper maniĂ©riste. Le mieux classĂ© des trois films de son auteur, le seul de son interprĂšte principal. Eh oui, avec un score de quatre films contre un, Bebel bat ici Ă  plates coutures son ancestral rival Delon. 59. Au hasard Balthazar », de Robert Bresson 1966 avec Anne Wiazemsky, François Lafarge, Pierre Klossowski La noirceur et la misĂšre de l’homme rĂ©flĂ©chies dans l’Ɠil insondable d’un Ăąne, corvĂ©able Ă  merci, idĂ©al objet d’expiation de toutes les souffrances. LiĂ©e Ă  l’ñne, une jeune fille, dont le parcours est Ă©galement jonchĂ© d’épreuves. Un conte philosophique Ă©loquent, Ăąpre et nu comme une Ă©glise romane. 60. Le Carrosse d’or », de Jean Renoir 1953 avec Anna Magnani, Duncan Lamont, Paul Campbell Une troupe de Commedia dell’arte dĂ©barque en AmĂ©rique latine pour une grande tournĂ©e. Les hommes tournoient autour de la PĂ©richole, la star de troupe, dont l’art expert consiste Ă  ce que nul ne sache oĂč la reprĂ©sentation commence et s’abolit. Autour d’elle, un roi, un torero, un arlequin, un aventurier s’agitent en une drolatique danse de la sĂ©duction. Et Renoir, de retour en Europe mais pas encore en France puisque le film fut tournĂ© et coproduit en Italie dĂ©ploie et rĂ©tracte en grand prestidigitateur les scĂšnes enchĂąssĂ©es du théùtre et de la vie. 61. La Vie d’AdĂšle », d’Abdellatif Kechiche 2013 avec AdĂšle Exarchopoulos, LĂ©a Seydoux, Salim Kechiouche, AurĂ©lien Recoing, JĂ©rĂ©mie Laheurte On ne prĂ©sente pas le hit art et essai de l’annĂ©e, palme d’or et son actrice cĂ©sarisĂ©e. Un des deux films de l’annĂ©e 2013 classĂ©s dans le top 100 l’autre est sensiblement plus haut. Et le seul de son auteur, malgrĂ© plusieurs citations de L’Esquive et de La Graine et le Mulet dans les classements individuels. 62. Mauvais sang », de Leos Carax 1986 avec Juliette Binoche, Denis Lavant, Michel Piccoli, Serge Reggiani, Julie Delpy Un jeune homme de 25 ans tĂ©lescope, au cƓur des annĂ©es 80, le rĂ©alisme poĂ©tique des annĂ©es 30, l’intimisme godardien de la pĂ©riode Karina et la sophistication clippĂ©e d’époque. La Nouvelle Vague rencontre MTV, le visage iconisĂ© de Binoche s’ouvre sur un continent intĂ©rieur et une gĂ©nĂ©ration entiĂšre rĂȘvera de courir dans les rues au son du Modern Love de Bowie Noah Baumbach s’en souvient encore dans Frances Ha. Depuis, le jeune homme fiĂ©vreux est devenu l’ermite le plus secret du cinĂ©ma français et n’a rĂ©alisĂ© que trois autres films en presque 30 ans. L’un d’eux est plus haut encore dans ce classement. 63. Toni », de Jean Renoir 1935 avec Charles Blavette, Andrex, Edouard Delmont Un film noir amĂ©ricain exposĂ© Ă  la lumiĂšre irradiante du Midi et au souffle d’un rĂ©alisme social aux confins du documentaire. C’est Toni, peut ĂȘtre le premier film français Ă  travailler de cette façon le corps social national, ses diffĂ©rentes couches d’immigration, son nuancier subtil de classes de la toute petite bourgeoisie aux diffĂ©rentes states du prolĂ©tariat. Amaigri et plus sombre que chez Pagnol son mentor, Blavette campe une figure bouleversante de hĂ©ros du peuple sacrificiel. Il est prĂ©sent dans trois autres films du top 100 AngĂšle de Pagnol, Remorques de GrĂ©millon, Les Yeux sans visage de Franju, et aussi, presque toujours comme second rĂŽle, dans de nombreux autres fleurons du cinĂ©ma français L’Etrange Monsieur Victor et LumiĂšre d’étĂ© de GrĂ©millon, Le Schpountz, Regain et La Femme du boulanger de Pagnol, La Marseillaise et Le DĂ©jeuner sur l’herbe de Renoir, Quai des OrfĂšvres de Clouzot
 64. Sans soleil », de Chris Marker 1982 avec la voix de Florence Delay Les images sont documentaires, mais la fiction se fait entendre par la voix. La voix off d’une femme, Florence Delay la Jeanne d’Arc de Bresson, qui lit les lettres d’un reporter cameraman qui lui donne des nouvelles du monde au grĂ© de ses voyages. Et se chevauchent des images du quotidien de deux populations celle du Cap-Vert et celle du Japon. La pauvretĂ© et la croissance. Deux pĂŽles opposĂ©s de la vie sur terre. 65. Histoires du cinĂ©ma », de Jean-Luc Godard 1988-1998 Encore dans ce top 100 un film avec beaucoup de voix off India Song, La JetĂ©e
, encore une sĂ©rie tĂ©lĂ© La Maison des bois, encore un essai poĂ©tico-documentaire Sans soleil. Fin des annĂ©es 80 Canal+ et la Gaumont s’associent pour confier Ă  Godard une traversĂ©e poĂ©tique et critique du cinĂ©ma, comme expĂ©rience du siĂšcle. Le grand Ɠuvre prendra dix ans, durant lesquels s’égrĂšnent huit films, classĂ©s en quatre Ă©pisodes de chacun deux parties 1a, 1b, 2a
. L’épisode ci-joint s’intitule Seul le cinĂ©ma et s’articule autour d’une conversation sur la mort du cinĂ©ma avec le critique Serge Daney. 66. La SirĂšne du Mississippi » de François Truffaut 1969 avec Jean-Paul Belmondo, Catherine Deneuve, Michel Bouquet, Nelly Borgeaud Un thriller sombre et romantique de William Irish, un duo de stars au top de leur beautĂ© et leur glamour, cette SirĂšne avait tout pour plaire, mais ne remporta Ă  sa sortie qu’un demi-succĂšs plus d’un million d’entrĂ©es tout de mĂȘme. Peut-ĂȘtre que les admirateurs de Belmondo furent dĂ©sarçonnĂ©s de voir sa prestance gouailleuse mĂ©thodiquement dĂ©minĂ©e. Tour Ă  tour dĂ©licat, candide, rougissant, tourmentĂ©, Bebel est filmĂ© comme une jeune fille – dans la lignĂ©e du Gabin dĂ©pressif et dĂ©virilisĂ© de Gueule d’amour. La brutalitĂ©, la sauvagerie, la violence, c’est Deneuve qui l’incarne. Tandis que Truffaut libĂšre dans cette histoire d’amour fou et destructeur son romantisme le plus sombre. L’amour est une pathologie trĂšs grave. C’est une souffrance bien sĂ»r. Mais le pire, c’est que c’est aussi une joie. 67. Un condamnĂ© Ă  mort s’est Ă©chappĂ© » de Robert Bresson 1956 avec François Leterrier, Charles Le Clainche, Maurice Beerblock, Roger Planchon Un peu plus de dix ans aprĂšs la LibĂ©ration, Bresson adapte les souvenirs de captivitĂ© d’un rĂ©sistant incarcĂ©rĂ© Ă  Lyon qui Ă©chappe Ă  la peine de mort en s’évadant. Le film joint l’hyper concret le dĂ©tail analytique de toutes les opĂ©rations, de tout le protocole, de tous les gestes nĂ©cessaires Ă  la rĂ©ussite de l’évasion et le hautement spirituel conflit moral quant Ă  la nĂ©cessitĂ© de se dĂ©barrasser d’un codĂ©tenu, dialogue rĂ©current avec un prĂȘtre. Le film a obtenu le Prix de la mise en scĂšne au Festival de Cannes. 68. Le Pont du Nord » de Jacques Rivette 1981 avec Bulle Ogier, Pascale Ogier, Pierre ClĂ©menti, Jean-François StĂ©venin Bulle Ogier reprend un de ses anciens personnages, mais Ă©crit par un autre cinĂ©aste, Rainer Werner Fassbinder. Elle est Ă  nouveau Marie, une ancienne terroriste. Elle sort de prison, ne sait que faire ni oĂč aller dans un monde en fin de transformation fin du giscardisme, Ă©lection de Mitterrand, solde dĂ©finitif de tous les rĂȘves rĂ©volutionnaires. Pour survivre, il lui faut un guide, une Ă©trange fille, aguerrie comme un soldat au monde moderne, une crĂ©ature post-punk qui sait qu’il n’y a plus de futur, Pascale Ogier fille de Bulle et comĂšte fulgurante du cinĂ©ma des annĂ©es 80. C’est Don Quichotte Ă  Paris un Paris-chantier en proie Ă  une rĂ©volution urbaniste, c’est du Rivette froid et sec, sans la drĂŽlerie charmeuse de ses chefs-d’Ɠuvre seventies. Un grand film cold wave. 69. Le Trou » de Jacques Becker 1960 avec Philippe Leroy-Beaulieu, Jean Keraudy, Marc Michel, Michel Constantin, Paul PrĂ©boist L’autre grand film d’évasion du classement avec Un condamnĂ© Ă  mort s’est Ă©chappĂ© car, pourquoi le cacher plus longtemps, La Grande Illusion a Ă©tĂ© boudĂ© par ce top 100 – blasphĂšme! – et La Vache et le Prisonnier aussi !. Le Trou est l’ultime film de Jacques Becker, qui meurt Ă  la fin du montage. C’est aussi le plus beau. Un jeune prisonnier Marc Michel, juste avant Lola est affectĂ© dans une nouvelle cellule et dĂ©couvre que les occupants fomentent leur Ă©vasion. Des liens se nouent, de la suspicion aussi. La plus grande attention est accordĂ©e aux prĂ©paratifs, au labeur, aux complications, mais Ă  l’ascĂšse formelle bressonienne, Becker oppose un goĂ»t de la peinture de caractĂšre et de l’identification aux personnages, un rĂ©alisme psychologique en profondeur qui rend palpitantes les avanies de cette petite communautĂ© humaine. Avec Falbalas 93e, Le Trou est un des deux films classĂ©s de Jacques Becker car dans la sĂ©rie “nous ne respectons rien”, Casque d’or n’a pas non plus rĂ©ussi a se faufiler dans le top 100. 70. Adieu Phillippine », de Jacques Rozier 1962 avec Jean-Claude Aimini, Yveline Cery, StĂ©fania Sabatini, Maurice Garrel. Deux ans avant Les Parapluies de Cherbourg, un film commençait dĂ©jĂ  par la mobilisation d’un jeune homme pour la Guerre d’AlgĂ©rie. Pour lui en revanche, la nouvelle ne marque pas le coup d’arrĂȘt d’une histoire d’amour. C’est l’occasion au contraire de faire le zouave pendant quelques jours en Corse avec deux filles drolatiques, draguĂ©es a l’occasion. ImprĂ©visible, euphorisant, invraisemblablement juvĂ©nile et vivant, un des films les plus chimiquement purs de l’esthĂ©tique Nouvelle Vague. 71. Rois et Reine », de Arnaud Desplechin 2004 avec Mathieu Amalric, Emmanuelle Devos, Catherine Deneuve, Hippolyte Girardot, Magali Woch, Jean-Paul Roussillon, Maurice Garrel, NoĂ©mie Lvovsky Le troisiĂšme film d’Arnaud Desplechin dans ce classement, au-dessus de Comment je me suis disputĂ© 80e et Esther Kahn 88e. Ce qui en fait le cinĂ©aste le plus reprĂ©sentĂ© parmi les moins de 60 ans mais certains de ses contemporains ont en revanche des films classĂ©s plus haut. De Rois et Reine, on retiendra un filmage en camĂ©ra portĂ©e sous influence 24h qui transforme la moindre dispute entre deux ex en happening de film d’action, la composition scĂ©nariste virtuose qui voit les deux personnage principaux ne se croiser que dix minutes sur deux heures trente, la lettre bergmanienne et folle de Maurice Garrel revenu des morts Ă  sa fille, et enfin, dans l’extrait ci-joint, l’irrĂ©sistible crise de nerfs de l’internĂ© Amalric face Ă  sa psy fair-play, qui bien qu’interprĂ©tĂ©e par Catherine Deneuve, se voit traitĂ© de “petite connasse”. 72. Mes petites amoureuses », de Jean Eustache 1974 avec Martin Loeb, Jacques Romain, Jacqueline Dufranne, Ingrid Caven, Maurice Pialat Dans la foulĂ©e du succĂšs gĂ©nĂ©rationnel de La Maman et la Putain, Eustache dĂ©crit l’éveil amoureux et sexuel d’un adolescent dĂ©racinĂ©. Une chronique rĂȘche, probablement marquĂ©e par le souvenir de L’Enfance nue de Maurice Pialat, qui apparaĂźt justement dans le film. Un des trois films d’Eustache dans le top 100. 73. L’ArmĂ©e des ombres », de Jean-Pierre Melville 1969 avec Lino Ventura, Simone Signoret, Claude Mann, Paul Meurisse, Jean-Pierre Cassel, Serge Reggiani, Paul Crochet, Alain Libolt Les agissements puis le dĂ©mantĂšlement d’un rĂ©seau de rĂ©sistants dans la France occupĂ©e de 1942. La stylisation tout en mĂ©tonymie de Melville sied idĂ©alement aux actions clandestines de la RĂ©sistance et Ă  la traque nazie. Elle donne aussi un relief saisissant aux fugitives scĂšnes de torture. La glaciation melvillienne atteint son plein rĂ©gime. Le tracĂ© est net mais le sens suspendu. Comme cet ultime regard Ă  la fois interrogatif et perplexe de Signoret lorsque ses complices l’abattent. 74. Les Dames du bois de Boulogne », de Robert Bresson 1945 avec Maria Casares, Paul Bernard, Elina Labourdette, Jean Marchat, Lucienne Bogaert InspirĂ© d’un fragment de Jacques le fataliste de Diderot, dialoguĂ© par Cocteau – qui pique pour l’occasion au poĂšte Pierre Reverdy la cĂ©lĂšbre formule Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour , Les Dames du bois de Boulogne, c’est dĂ©jĂ  du Bresson mais pas encore complĂštement ce qu’il baptisera du “cinĂ©matographe”. La mise en scĂšne est d’une sophistication Ă©blouissante mais elle n’accomplit pas encore le saut reprĂ©sentatif vers l’abstraction, l’anti-naturalisme mis en place dĂšs le film suivant Journal d’un curĂ© de campagne en 1951. Le film appartient encore un peu au reste du cinĂ©ma français, en partage encore ses stars. Et Maria CasarĂšs, qu’on pouvait voir au meme moment dans Les Enfants du Paradis, est gĂ©niale. On retrouvera la jeune Elina Labourdette seize ans plus tard en bourgeoise middle age un peu folle dans Lola de Jacques Demy – adorateur absolu de ces Dames du bois de Boulogne. 75. L’Amour d’une femme », de Jean GrĂ©millon 1953 avec Micheline Presle, Massimo Girotti, Gaby Morlay, Julien Carette, Roland Lesaffre Le dernier film de Jean GrĂ©millon et un des plus beaux – en tout cas des plus Ă©mouvants. Dix ans aprĂšs Le ciel est Ă  vous et son personnage de femme d’abord discrĂšte Madeleine Renaud gagnĂ©e tardivement par le virus de l’aviation et faisant tomber des records, Jean GrĂ©millon, le plus fĂ©ministe des cinĂ©astes français de l’ñge classique, explore encore le motif de l’hĂ©roĂŻsme fĂ©minin et la faible tolĂ©rance de la sociĂ©tĂ© Ă  son endroit. Micheline Presle campe une jeune femme mĂ©decin qui s’installe Ă  l’üle d’Ouessant et peine Ă  se faire accepter par une population habituĂ©e Ă  confier sa santĂ© Ă  une figure masculine. Et lorsque finalement, grĂące Ă  des exploits, la foule la portera en triomphe, elle perdra au change l’amour. Micheline Presle est parfaite en mĂ©decin tĂ©mĂ©raire, mais c’est surtout Gaby Morlay qui ramasse la mise en vieille instit qui en sait long sur la vie. La semaine derniĂšre, l’AcadĂ©mie des CĂ©sar dĂ©livrait son premier verdict sur la livraison du cinĂ©ma français de l’annĂ©e passĂ©e. En attendant le second tour, nous avons eu envie de voir plus grand et de confectionner dans notre coin le top 100 des plus beaux films français ever. Bien sĂ»r, il a fallu en passer par un arrachage de cheveux collectif, des tergiversations sans fin T’es sĂ»r que Le Fleuve de Renoir est un film indien? », si Stromae le Belge est nommĂ© aux Victoires de la musique, je ne vois pas pourquoi je mettrais pas Chantal Akerman dans un top de films français », des menaces anonymes taguĂ©es sur les ordis du bureau si tu mets pas Madame de, t’es virĂ© », des accĂšs de snobisme insensĂ©s Le plus grand film d’Alain Resnais est Le chant du StyrĂšne, j’te jure ! , il me reste qu’une place et j’hĂ©site entre Le Camion de Duras ou OSS 117. Enfin, le second, Rio ne rĂ©pond plus bien sĂ»r il est infiniment supĂ©rieur au premier » ou encore mais j’adore vraiment L’ArrivĂ©e d’un train en gare de La Ciotat, je trouve ça gĂ©nial, sĂ©rieux ! », des tractations sournoises OK, j’enlĂšve un Rohmer, si tu ajoutes un Demy », voire d’odieux relents d’esprit DieudonnĂ© Shoah, Le Chagrin et la PitiĂ©, Nuit et Brouillard, La Grande Vadrouille
 tu pourrais pas mettre un film qui parle pas de la Seconde Guerre mondiale ? »  Au bord de l’extĂ©nuation, nous sommes toutefois parvenus Ă  un classement gĂ©nĂ©ral, synthĂ©tisant les classements individuels de chaque critique cinĂ©ma des Inrocks. Dans ce premier post, et dans un souci de maximalisation insoutenable du suspense, nous vous livrons les 25 derniers du top 100, de la place 76 Ă  la place 100. Nous y croiserons pĂȘle-mĂȘle un anneau de fiançailles enfoui dans un gĂąteau, des tournesols peints, un mannequin de cire en robe de mariĂ©e, un cardinal qui adore le jardinage et une jeune actrice qui avale des bris de verre quand elle tombe amoureuse. 76. Le DeuxiĂšme Souffle », de Jean-Pierre Melville 1966 avec Lino Ventura, Paul Meurisse, Christine FabrĂ©ga et Raymond Pellegrin Un truand qui ne transige pas avec son code d’honneur, un commissaire opiniĂątre Ă  la Javert, un casse qui tourne mal
 Melville rompt avec la tradition mi-rĂ©aliste mi-pittoresque du cinĂ©ma criminel français et met en place son systĂšme formel fait d’épure et de stylisation glacĂ©e sans atteindre encore les cimes de fantomisation du monde de ses films suivants. Un film encore hybride, portĂ© par un Ventura Ă  son meilleur. Un des trois films de Melville classĂ© dans ce top 100 les deux autres sont plus haut. A ne pas confondre avec le remake gĂȘnant qu’en a tirĂ© 40 ans plus tard Alain Corneau, avec Auteuil, Cantona et Dutronc. 77. Choses secrĂštes », de Jean-Claude Brisseau 2002 avec Sabrina Seyvecou et Coralie Revel Deux jeunes femmes s’évadent de leur condition sociale et gravissent les Ă©chelons de la sociĂ©tĂ© en usant de leurs appas sexuels. Mais ceux qui tiennent les ficelles du jeu social ne feront qu’une bouchĂ©e de leur cynisme naĂŻf. Un conte moral, croisant Sade et Hitchcock, oĂč la mise en scĂšne de Brisseau dĂ©ploie toute sa puissance d’embrasement. Le seul film du cinĂ©aste dans le top 100 gĂ©nĂ©ral mais Noce blanche et Un Jeu brutal ont Ă©tĂ© citĂ©s dans plusieurs classements individuels. 78. La Maison des bois », de Maurice Pialat 1971 avec Pierre Doris, Jacqueline Dufranne, Agathe Nathanson et Fernand Gravey Eh oui ! Le 78e plus beau film français est une sĂ©rie tĂ©lĂ©. Une sĂ©rie en sept Ă©pisodes diffusĂ©e sur la deuxiĂšme chaĂźne de l’ORTF en septembre et octobre 1971. A cette Ă©poque, Pialat, pourtant presque quinquagĂ©naire, n’avait rĂ©alisĂ© qu’un long mĂ©trage, L’Enfance nue, qui n’avait obtenu qu’un succĂšs d’estime. Il faudra attendre l’annĂ©e suivante et le triomphe de Nous ne vieillirons pas ensemble pour qu’il devienne un des tĂ©nors du cinĂ©ma français. Cette fresque historique de la PremiĂšre Guerre mondiale comporte certaines des plus belles scĂšnes qu’il ait jamais tournĂ©es. 79. AngĂšle », de Marcel Pagnol 1934 avec Orane Demazis, Fernandel, Edouard Delmont, Jean Servais, Charles Blavette, Henri Rellys AprĂšs avoir dĂ©lĂ©guĂ© la rĂ©alisation de l’adaptation triomphale de ses piĂšces Marius et Fanny Ă  Alexandre Korda puis Marc AllĂ©gret, et avant de mettre en scĂšne lui-mĂȘme le troisiĂšme Ă©pisode CĂ©sar, Pagnol rĂ©vĂšle un talent hors pair de cinĂ©aste avec ce mĂ©lo trĂšs noir adaptĂ© de Giono. Orane Demazis, au jeu si particulier et poignant, y incarne une jeune fille poussĂ©e Ă  la prostitution par un amant vĂ©nal puis sĂ©questrĂ©e par son pĂšre. Mais heureusement, il y a Fernandel, gĂ©nial Sganarelle mĂ©ridional. Gros sanglots assurĂ©s. 80. Sauve qui peut la vie », de Jean-Luc Godard 1980 avec Isabelle Huppert, Jacques Dutronc, Nathalie Baye AprĂšs douze ans de cinĂ©ma militant puis expĂ©rimentations vidĂ©o hors des circuits traditionnels, Godard revient au cinĂ©ma commercial » disons distribuĂ© dans des salles de fiction presque narratif, mais Ă  sa façon et avec vedettes Huppert, Dutronc, Baye, tous trois magnifiques. Godard scrute le monde d’aprĂšs. D’aprĂšs les utopies rĂ©volutionnaires, d’aprĂšs la croissance et le plein emploi, un monde froid et marchand, oĂč le corps humain est un produit comme un autre. Et pour mieux dĂ©composer ce monde en dĂ©liquescence, il ne fallait pas moins que les plus beaux ralentis de l’histoire du cinĂ©ma. 81. Comment je me suis disputĂ© ou ma vie sexuelle », d’Arnaud Desplechin 1996 avec Mathieu Amalric, Emmanuelle Devos, Jeanne Balibar, Marianne Denicourt, Emmanuel Salinger, Chiara Mastroianni, Denis PodalydĂšs L’histoire d’un prof de fac a mi-temps qui avait le sentiment de n’avoir qu’une moitiĂ© de vie. L’histoire de sentiments suspendus entre trois femmes et trois figures dĂ©sirĂ©es ou dĂ©sirantes. L’histoire d’une thĂšse qui ne s’écrit pas. L’histoire d’une rivalitĂ© mimĂ©tique obsĂ©dante avec un double bouffon. Une polyphonie d’histoires dans un film au romanesque touffu qui a frappĂ© de plein fouet une gĂ©nĂ©ration et continue d’exercer sur les suivantes son charme magnĂ©tique. 82. Le Charme discret de la bourgeoisie », de Luis Buñuel 1972 avec Fernando Rey, Delphine Seyrig, StĂ©phane Audran, Jean-Pierre Cassel, Bulle Ogier, Claude PiĂ©plu, Michel Piccoli Quoi de plus contrariant pour la bourgeoisie qu’un dĂźner sans cesse repoussĂ© ? C’est l’argument tĂ©nu d’un Ă©tourdissant marabout’d’ficelle signĂ© Buñuel et son scĂ©nariste Jean-Claude CarriĂšre. Le théùtre social policĂ© de la France pompidolienne, reprĂ©sentĂ©e par ses plus brillantes vedettes qui s’amusent beaucoup, y connaĂźt de furieux dĂ©rĂšglements. Un dĂ©lire total ordonnĂ© avec la prĂ©cision et la rigueur d’un jardin Ă  la française. FacĂ©tieux et irrĂ©sistible. 83. Peau d’ñne », de Jacques Demy 1970 avec Catherine Deneuve, Jean Marais, Jacques Perrin, Delphine Seyrig, Micheline Presle, Fernand Ledoux Depuis 40 ans, les Ă©bats Ɠdipiens de la princesse travestie en peau d’ñne subjuguent les gĂ©nĂ©rations successives des enfants de France. Une pincĂ©e d’hommage Ă  Cocteau, une louche de Psychanalyse des contes de fĂ©e, un souffle d’obsessions personnelles l’inceste, un bout de cake d’amour, une fĂ©e Ă  la voix ensorceleuse de Delphine Seyrig et un doigt de Catherine Deneuve, la recette est parfaite et parfaitement exĂ©cutĂ©e. 84. Van Gogh », de Maurice Pialat 1991 avec Jacques Dutronc, Bernard Le Coq, Alexandra London, Elsa Zylberstein Dutronc idĂ©al en Van Gogh ou Van Gogh gĂ©nial dans le rĂŽle de Jacques Dutronc ? Le naturalisme Ă  base d’osmose entre personne et personnage propre Ă  Pialat s’éploie en pleine lumiĂšre de l’Ile-de-France. Sur un destin trĂšs dur, un des films paradoxalement les plus doux de son auteur. Un des quatre films de Pialat dans le top 100. 85. Mon oncle », de et avec Jacques Tati 1958 avec Jean-Pierre Zola et Adrienne Servantie A l’aube du gaullisme prĂ©sidentiel, Tati reprĂ©sente la France traditionnelle et populaire d’avant-guerre larguĂ©e dans la grande transformation des 30 glorieuses, sa croissance vertigineuse et sa course Ă  la consommation. Mais l’horreur moderne cette villa Arpel invivable est dotĂ©e nĂ©anmoins d’une grĂące cinĂ©gĂ©nique inouĂŻe. Prix spĂ©cial Ă  Cannes en 1958, Oscar du meilleur film Ă©tranger, le film est un des deux films de Tati du top 100 l’autre est beaucoup plus haut. 86. L’AnnĂ©e derniĂšre Ă  Marienbad », d’Alain Resnais 1961 avec Delphine Seyrig, Sacha Pitoef, Giorgio Albertazzi AprĂšs Duras Hiroshima, mon amour, Robbe-Grillet. Alain Resnais catapulte le Nouveau Roman au cƓur d’un cinĂ©ma français lui-mĂȘme en grand chambardement. Des couloirs, des miroirs, Seyrig sublime dans ses robes Chanel prime Ă  celle au col de plumes, des travellings fous et des jardins labyrinthes qui prĂ©figurent le Shining de Kubrick, un jeu de sociĂ©tĂ© avec des allumettes qui rend fou et une histoire si alambiquĂ©e que personne ne l’a jamais comprise. 87. Remorques », de Jean GrĂ©millon 1941 avec Jean Gabin, MichĂšle Morgan, Madeleine Renaud, Fernand Ledoux Interrompu par l’entrĂ©e en guerre de 39, repris deux ans plus tard alors que ses deux stars avaient gagnĂ© les Etats-Unis, le tournage de Remorques fut difficile. Son rĂ©cit n’est pas trĂšs gai non plus. GrĂ©millon reforme le couple mythique du hit de Marcel CarnĂ© Quai des brumes mais les plonge dans un quotidien dĂ©capĂ© de tout vernis poĂ©tique. Le film a cette beautĂ© Ăąpre propre Ă  GrĂ©millon, cinĂ©aste rĂ©guliĂšrement redĂ©couvert encore rĂ©cemment, les Cahiers du cinĂ©ma lui consacraient un riche dossier et dont trois films figurent dans ce top 100. 88. Esther Kahn », d’Arnaud Desplechin 2000 avec Summer Phoenix, Ian Holm, Frances Barber, Fabrice Desplechin, Emmanuelle Devos Le jeune prodige du nouveau cinĂ©ma français des annĂ©es 90 aborde l’an 2000 de l’autre cĂŽtĂ© de la Manche, avec en tĂȘte le romanesque fiĂ©vreux du Truffaut anglophone Les Deux Anglaises et le continent croisĂ© avec le Bergman d’AprĂšs la rĂ©pĂ©tition et le Cassavetes d’Opening Night. Le choc stylistique est dĂ©tonnant, mixant classicisme, maniĂ©risme et baroque . Une jeune femme emprunte le dĂ©tour du théùtre pour Ă©prouver son ĂȘtre-au-monde. A la fin, elle en est sĂ»re, elle existe. Et avec quelle intensitĂ©. 89. L’Amour fou », de Jacques Rivette 1969 avec Bulle Ogier, Jean-Pierre Kalfon Quatre heures douze. Il n’en faut pas moins Ă  Jacques Rivette pour scanner la dislocation d’un couple, la dislocation d’un psychisme aussi. Celui de Claire Bulle Ogier, une comĂ©dienne dirigĂ©e par son compagnon SĂ©bastien Jean-Pierre Kalfon. Il ne faut presque rien, un lĂ©ger dĂ©rapage lors d’une rĂ©pĂ©tition, pour qu’un lien se dĂ©fasse. Un lien conjugal, un lien social, puis les liens de la raison dans leur ensemble. Pendant 4 heures 12, Claire plonge et Rivette fait de ce chemin vers la catatonie une odyssĂ©e. Un des quatre films du cinĂ©aste classĂ© dans ce top 100. 90. Faisons un rĂȘve », de et avec Sacha Guitry 1936 avec Raimu, Jacqueline Delubac, Arletty, Michel Simon, Marguerite Moreno Un homme qui a dĂ©couchĂ© cherche un alibi auprĂšs de son avocat, dont il ignore qu’il a lui-mĂȘme passĂ© la nuit avec son Ă©pouse. Un mari, une femme, tous deux infidĂšles et cocus, l’alibi du premier qui est l’amant de la seconde, et le mensonge gĂ©nĂ©ralisĂ©, comme un sport de riche, acrobate et badin. Toute la lĂ©gĂšretĂ© du théùtre de Guitry alliĂ©e Ă  son intelligence minimaliste de la mise en scĂšne de cinĂ©ma. Avec en prime un face-Ă -face savoureux entre un Raimu arrachĂ© Ă  sa zone de confort de gouaille pagnolesque et un Guitry toujours inĂ©galable dans le port Ă©lĂ©gant de la robe de chambre pour homme. 91. La Femme infidĂšle », de Claude Chabrol 1969 avec Michel Bouquet, StĂ©phane Audran, Maurice Ronet Une femme, son mari, son amant, mais la circulation entre les trois est moins rĂ©jouissante et libertine que chez Sacha Guitry que Chabrol pourtant adorait. Les liens chez Chabrol sont le plus souvent de sang et le crime devient l’inattendue relance de l’amour conjugal. Le film fait peur, dans sa façon de scruter la monstruositĂ© tapie dans la plus parfaite normalitĂ©, de mettre Ă  jour la joie barbare du sacrifice. Mais la peur est Ă©rogĂšne. Et le regard de Chabrol sur son Ă©gĂ©rie et compagne StĂ©phane Audran n’a jamais Ă©tĂ© aussi dĂ©sirant. 92. La Chamade », d’Alain Cavalier 1968 avec Catherine Deneuve, Michel Piccoli, Roger Van Hool, Amidou Françoise Sagan Ă©tait dĂ©jĂ  la chroniqueuse privilĂ©giĂ©e des Ă©tats d’ñme d’une nouvelle bourgeoisie oisive et frivole qui n’avait pas connu la guerre, Catherine Deneuve, de pied en cap en Saint Laurent, Ă©tait dĂ©jĂ  la plus belle actrice de France et l’icĂŽne du cinĂ©ma d’auteur, Piccoli avait toujours son impeccable dĂ©tachement. Mais Alain Cavalier, lui, n’avait pas encore accompli la mue qui le mĂšnerait Ă  se dĂ©faire de tous les oripeaux du cinĂ©ma traditionnel pour filmer seul en petite camĂ©ra. La Chamade appartient Ă  la partie reniĂ©e de son Ɠuvre. Cette Ă©tude fouillĂ©e des contradictions du dĂ©sir est pourtant un bien beau film. 93. Falbalas », de Jacques Becker 1945 avec Micheline Presle, Raymond Rouleau, Jean Chevrier, Gabrielle Dorziat, Jeanne Fusier-Gir Un homme tombe amoureux d’une crĂ©ature qui ressemble Ă  ses crĂ©ations. L’argument ressemble Ă  de la littĂ©rature gothique, entre MĂ©rimĂ©e La VĂ©nus d’Ille et Villiers de l’Isle-Adam L’Eve future, mais Jacques Becker lui donne sa forme contemporaine dans une France, qui aprĂšs la fortune internationale de Chanel et Poiret et celle encore en germe de Christian Dior, a fait de la haute couture un mythe national. Raymond Rouleau incarne donc un gĂ©nie de la mode autodestructeur, dont la perte prend les traits d’une innocente jeune fille, sosie du mannequin de cire que lequel il taille ses robes. Un belle histoire de damnation – et accessoirement le film prĂ©fĂ©rĂ© de Jean Paul Gaultier. 94. La Baie des anges », de Jacques Demy 1963 avec Jeanne Moreau, Claude Mann, Paul Guers Jeanne Moreau, reconfigurĂ©e en Marilyn dĂ©colorĂ©e et vĂȘtue d’une sublime robe Cardin reproduisant les Ă©tranges motifs floraux de la robe de Marilyn dans Something’s Got to Give, sillone les casinos de la CĂŽte d’Azur, pour jouer jusqu’à son dernier centime en poche. Superbe portrait d’une picaresque aventuriĂšre, dont l’addiction est une forme de libertĂ© paradoxale. Un conte amer, oĂč la part d’enchantement propre Ă  Demy est Ă©radiquĂ©e. Un des cinq films du cinĂ©astes dans le top 100. 95. Une femme est une femme », de Jean-Luc Godard 1961 avec Anna Karina, Jean-Paul Belmondo, Jean-Claude Brialy, Marie Dubois, Jeanne Moreau. Avec Michel Legrand Ă  la musique, Bernard Evein et Jacqueline Moreau aux dĂ©cors et costumes, Godard s’approprie la team toute jeune de Jacques Demy dont le premier film Lola vient de sortir et rend un hommage Ă  la comĂ©die musicale et au passage Ă  la scĂšne de cabaret de Lola. Le tout sur une charmante intrigue d’amitiĂ© amoureuse Ă  trois. Un des films les plus euphoriques, enjouĂ©s, charmeurs de la Nouvelle Vague. Un sommet de lyrisme pop. Et un des sept films de Godard dans le top 100, ce qui en fait le cinĂ©aste le plus classĂ© who else?. 96. Dieu seul me voit », de Bruno PodalydĂšs 1998 avec Denis PodalydĂšs, Jeanne Balibar, Michel Vuillermoz, Jean-Noel BroutĂ©, Daniel Ceccaldi, Isabelle Candelier Il s’appelle Albert Jeanjean et ne sait jamais ce qu’il fait. A peine entrevoit-il les contours d’une dĂ©cision, que toutes ses facultĂ©s mentales quittent brutalement leur orbite pour lui faire adopter un point de vue strictement inverse. Difficile de s’engager dans la vie avec une boussole aussi peu sĂ»re. Dans la famille du jeune cinĂ©ma français introspectif et existentiel des annĂ©es 90, Desplechin fut le surdouĂ© et PodalydĂšs le petit cousin un peu pitre. Mais ses facĂ©ties irrĂ©sistibles n’excluaient pas une Ă©lĂ©gance de trait et une sensibilitĂ© hors pair. 97. Le Sauvage », de Jean-Paul Rappeneau 1975 avec Catherine Deneuve, Yves Montand, Luigi Vannucchi, Tony Roberts Rappeneau, grand couturier de la comĂ©die populaire française, genre davantage propice au discount grossier qu’à la confection raffinĂ©e. Yves Montand, parfait en grand singe hirsute, et Deneuve, chahutĂ©e comme jamais, rejoue sous les tropiques une hilarante guerre des sexes d’ascendance hawksienne. Etincelant de bout en bout. 98. Travolta et moi », de Patricia Mazuy 1993 avec Leslie Azoulay, Julien Guerin, Thomas Klotz L’adolescence est moins une transition que le contact furieux de deux Ă©tats contradictoires. Ce choc entre deux Ă©tats, Patricia Mazuy, cinĂ©aste trop rare, et nĂ©anmoins prĂ©cieuse Peaux de vaches, Saint-Cyr le projette Ă  chaque strate du film il y a l’enfance et l’ñge adulte, le disco les Bee Gees dans la premiĂšre partie et le punk les Clash Ă  la fin, le feu du fourneau de la boulangerie des parents et la glace de la patinoire, la colĂšre et l’amour, Travolta et moi. Peut-ĂȘtre le plus beau film ever sur ce spasme inouĂŻ et ininterrompu, ce chaud et froid permanent qu’est l’expĂ©rience adolescente. 99. Corps Ă  cƓur », de Paul Vecchiali avec HĂ©lĂšne SurgĂšre, Nicolas Silberg, Madeleine Robinson, Sonia Saviange La passion d’une jeune garagiste et d’une pharmacienne mĂ»rissante qui se dĂ©robe Ă  lui. Sublime et sublimation. Vecchiali ressuscite le mĂ©lodrame populaire des annĂ©es 30 avec une ferveur de grand croyant. 100. L’Apollonide », de Bertrand Bonello avec NoĂ©mie Lvovski, AdĂšle Haenel, Hafsia Herzi, Judith Lou LĂ©vy, Jacques Nolot, Jasmine Trinca, Esther Garrel De la prostitution, un dicton populaire affirme qu’il est le plus vieux mĂ©tier du monde. Pour une fois, ça se voit. On ne voit mĂȘme que ça. Bonello filme une fatigue qui n’a plus d’ñge, remonte Ă  des millĂ©naires. Le poids de toutes les passes depuis l’aube de l’humanitĂ© semble peser sur chaque geste alangui des pourtant si jeunes pensionnaires de l’Apollonide. Un grand film toxique et suave. Le classement a Ă©tĂ© Ă©tabli par Philippe Azoury, Emily Barnett, Romain Blondeau, FrĂ©dĂ©ric Bonnaud, Luc Chessel, AmĂ©lie Dubois, HĂ©lĂšne Frappat, Julien Gester, Jacky Goldberg, Olivier Joyard, Serge Kaganski, Jean-Marc Lalanne, Jean-Baptiste Morain, Vincent Ostria, Olivier PĂšre, ThĂ©o Ribeton, Axelle Ropert, LĂ©o Soesanto Les notules des films sont rĂ©digĂ©es par Jean-Marc Lalanne
InspirĂ©du film je vous trouve trĂšs beau, voii une grande avancĂ© dans l'industrie cinĂ©matographiq finlandauz lol. DroĂźd devellopper kit. Vous ĂȘtes en vacances en France ou Ă  l'Ă©tranger, dans les transports, ou tout simplement coincĂ© chez vous un jour de week-end pluvieux et vous ĂȘtes Ă  la recherche d’un site de streaming oĂč regarder vos films, sĂ©ries ou animĂ©s gratuitement ? Vous ĂȘtes en veine, notre Ă©quipe s’est armĂ©e d’une grande patience, et fermĂ© de nombreux pop-ups et autres publicitĂ©s indĂ©sirables pour constituer cette liste des meilleurs sites gratuits pour le streaming. Sommaire Les meilleurs sites de streaming sans compte pour films, sĂ©ries et animĂ©s Quedustreaming French-stream Time2watch Ocine VK streaming Wawacity Les sites de streaming sans compte qui proposent films et sĂ©ries Wiflix HDS streaming 01streaming French-streaming Cpasmieux Zone-streaming Illimitestreaming StreamingGratuit Les sites de streaming sans compte pour les films FilmsRip FRmovies Filmcomplet VKstream Streamay Wow Films Les sites de streaming sans compte pour les animes Les sites de streaming nĂ©cessitant un compte Les sites de streaming qui ne marchent pas Les sites qui renvoient vers Les sites oĂč aucun stream n’est disponible Les sites de streaming qui n’existent plus Les sites de streaming legal gratuit Tout d’abord, attachons-nous aux sites de streaming qui marchent, car ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Nous distinguons 4 catĂ©gories ; les sites de streaming proposant le package complet films, sĂ©ries, et animĂ©s, les sites qui proposent des films et des sĂ©ries, les sites de streaming spĂ©cialisĂ©s qui proposent seulement des films ou des animĂ©s. Notez que tous les sites de streaming inclus dans cette liste dispose de films en VOSTFR, en VF, mais aussi parfois en VO. Si vous choisissez de regarder un film en VO, sachez cependant que la plupart des lecteurs vous permettent d’ajouter des sous-titres que vous pouvez facilement tĂ©lĂ©charger avec une simple recherche Google. Sachez Ă©galement que si vous ĂȘtes plutĂŽt sport que cinĂ©ma, nous disposons Ă©galement d’un article rĂ©pertoriant les meilleurs sites de streaming sport. Enfin, notez que pour garantir la sĂ©curitĂ© de vos donnĂ©es, ou pour accĂ©der Ă  des sites de streaming bloquĂ©s dans votre pays de rĂ©sidence, l'usage d'un VPN est une bonne solution, et ce rĂ©vĂšle trĂšs abordable. En effet, en choisissant d'avoir recours Ă  l'un des plus rĂ©putĂ©s, comme Nord VPN, il vous en coĂ»tera seulement € par mois. Si vous n'ĂȘtes pas satisfait, vous disposez de 30 jours pour un remboursement Ă  hauteur de 100 %. Les meilleurs sites de streaming pour films, sĂ©ries et animĂ©s Dans cette catĂ©gorie, nous considĂ©rons tous les tops sites de streaming que nous avons pu identifier vous proposant un large choix de mĂ©dias, sans ordre de prĂ©fĂ©rence particulier. VK streaming VKstreaming est un autre site sur lequel vous pourrez regarder vos films, animes et sĂ©ries en streaming gratuitement sans avoir Ă  crĂ©er de compte. Cependant, le site apparaĂźt peu mis Ă  jour, et de nombreux liens y sont morts. Autre point nĂ©gatif Ă  ce site de streaming les pop-ups y sont extrĂȘmement nombreux et intrusifs, mĂȘmes avec un Adblocker. En consultant le site et en essayant dĂ©sespĂ©rĂ©ment de fermer les nouvelles fenĂȘtres s’ouvrant, nous avons mĂȘme rĂ©ussi Ă  fermer notre navigateur par accident. Site internet Time2watch Time2watch est un autre site de streaming sans compte proposant une large variĂ©tĂ© de mĂ©dias Ă  visionner en ligne gratuitement. Le site est facile Ă  naviguer, et une section vous permet de consulter les derniers films, sĂ©ries ou animĂ©s disponibles sur le site, ce qui est particuliĂšrement pratique si vous vous y rendez rĂ©guliĂšrement et ĂȘtes Ă  la recherche des films en streaming les plus rĂ©cents. Un point nĂ©gatif notable de Time2watch reste les captchas les petits rectangles composĂ©s de photos Ă  reconnaĂźtre, qui sont relativement nombreuses sur le site. Il vous faudra en rĂ©soudre deux pour entrer sur le site, puis une avant le dĂ©marrage de chaque nouveau stream. Site internet ancien site Quedustreaming Le site Quedustreaming dispose d’un trĂšs large catalogue. Vous pourrez y voir en streaming, 51 000 films, plus de 8 000 sĂ©ries et prĂšs de 1200 animĂ©s. Nous identifions nĂ©anmoins trois points nĂ©gatifs Ă  Quedustreaming Le site vous force Ă  enlever Adblock, ce qui signifie nĂ©cessairement plus de publicitĂ©s. La navigation y est un peu difficile, car les films et sĂ©ries sont classĂ©s alphabĂ©tiquement et ne comportent pas de posters pour facilement identifier le film visuellement. Les lecteurs ne sont pas toujours mis Ă  jours, pour inclure les versions HD du stream, par exemple. Site internet French-stream Le site French-stream est une autre alternative gratuite pour le streaming de films, sĂ©ries et animĂ©s. Le site semble ĂȘtre mis Ă  jour rĂ©guliĂšrement, et la navigation y est relativement bien faite. En effet, pour chaque type de stream disponible, des catĂ©gories vous permettent d’affiner selon les genres de films ou sĂ©ries que vous souhaitez visionner. De plus, le site reprend les affiches de films, ce qui facilite la recherche d’un film ou d’une sĂ©rie en particulier si vous ĂȘtes familier avec celui-ci. Site internet Ocine Le site gratuit de streaming Ocine vous propose Ă©galement de regarder au choix, film, sĂ©ries, animes ou encore mangas. Il est relativement bien fait et dispose Ă©galement de l’affichage des posters, ainsi que d’une section oĂč figurent les derniers streams ajoutĂ©s. Nous y avons toutefois notĂ© une prĂ©sence plus Ă©levĂ©s de pop-ups que sur la plupart des autres sites mentionnĂ©s plus haut et ce, mĂȘme en utilisant un Adblocker. Site internet Wawacity Enfin, le dernier site comprenant tous les diffĂ©rents types de mĂ©dias en streaming que nous avons pu identifier est celui de Wawacity. A la diffĂ©rence de certains autres, Wawacity propose un systĂšme de catĂ©gorie intĂ©ressant pour ceux qui souhaitent absolument regarder leur film en français, puisque des catĂ©gories VF, VF HD, VOSTFR et VOSTFR HD y sont disponibles. En revanche, notez qu'il semble plus ou moins s'agir d'un annuaire et vous devrez cliquer d'autres liens pour pouvoir regarder votre stream. Le site semble Ă©galement offrir du tĂ©lĂ©chargement, cependant, nous n’avons pas essayĂ© cette fonctionnalitĂ©. Site internet Les sites de streaming qui proposent films et sĂ©ries La seconde catĂ©gorie de sites de streaming que nous avons identifiĂ©e, c’est celle de ceux qui ne proposent que des films et des sĂ©ries. Wiflix Wiflix est un site de streaming sans inscription proposant films et sĂ©ries. On y trouve quelques pop-ups, mais le site laisse la possibilitĂ© d’utiliser Adblock, ce qui en bloque un certain nombre. Wiflix est rĂ©guliĂšrement mis Ă  jour, et propose des films en version française, mais aussi en version originale. Site internet StreamingGratuit La Plateforme n'a pas lĂ©sinĂ©e sur les moyens. Le thĂšme est fait avec beaucoup de soin, À commencer par l’interface, tout est trĂšs attrayant et vous avez la possibilitĂ© de choisir entre le mode clair ou le mode sombre. La navigation est simple et permet d’accĂ©der facilement Ă  ce que vous cherchez, les derniĂšres sorties de films et sĂ©ries, les films en vedettes, les sĂ©ries les plus populaires, et un classement des sĂ©ries et films les plus apprĂ©ciĂ©s Ă  regarder en streaming complet et gratuitement sans inscription ! De plus le site a une fonction trĂšs utile Il vous suffit de passer la souris sur l’affiche du film pour lire le synopsis et les dĂ©tails du film. La majoritĂ© des films disponibles en streaming y sont en 1080p et updatĂ©s en Bluray/HD lors de leur sortie. Site internet HDS streaming vous propose des films et sĂ©ries en streaming gratuitement et semble updatĂ© trĂšs rapidement, donc idĂ©al si vous souhaitez regarder un film rĂ©cent. En revanche, des nouveaux lecteurs ne sont pas toujours ajoutĂ©s retrospectivement. L’interface de HDS-Streaming est relativement bien faite, et facile Ă  naviguer, notamment grĂące Ă  la prĂ©sence de catĂ©gories et la possibilitĂ© de filtrer par annĂ©e de sortie. Site internet 01streaming Le site 01streaming vous permet Ă©galement de regarder vos films et sĂ©ries en ligne gratuitement. Attention bien que le site vous demande systĂ©matiquement de vous inscrire, il vous suffit de cliquer sur la petite croix en rouge pour fermer cette fenĂȘtre et commencer votre visionnage. Le site est rĂ©guliĂšrement mis Ă  jour et facile Ă  naviguer grĂące Ă  ses nombreuses catĂ©gories genre, annĂ©es, films rĂ©cents etc
. Site internet French-streaming A ne pas confondre avec French-stream », le site French-streaming vous permet de visionner films et sĂ©ries en VOSTF ou en VF. Notez que, tout comme son prĂ©dĂ©cesseur dans cette liste, le lecteur par dĂ©faut du site vous demande de crĂ©er un compte pour visionner le stream, mais cette fonctionnalitĂ© peut facilement ĂȘtre contournĂ©e en fermant le pop-up ou en changeant de lecteur. French-streaming est rĂ©guliĂšrement mis Ă  jour, et facile Ă  naviguer grĂące Ă  ses catĂ©gories, lesquelles permettent Ă©galement de filtrer les films selon la langue dans laquelle ils sont visionnables. Site internet est un autre site de streaming avec films et sĂ©ries. Il dispose d’une interface Ă©purĂ©e et de nombreuses catĂ©gories qui permettent de trier les films par genre ou par annĂ©e. Pour chaque film ou sĂ©rie prĂ©sent sur le site, vous trouverez Ă©galement une vignette vous indiquant la note sur 10. Malheureusement, en 2021, il semble que tous les lecteurs requierts la crĂ©ation d'un compte. Site internet Cpasmieux Successeur au site Cestpasbien qui semble dĂ©sormais consacrĂ© exclusivement au tĂ©lĂ©chargement, il propose films et sĂ©ries. La navigation sur le site de Cpasmieux est assez limitĂ©e par un faible nombre de catĂ©gories juste pour les films. On note Ă©galement la prĂ©sence de nombreux pop-ups. Site internet Zone-streaming Le site de Zone Streaming permet de visionner des longs, courts et moyens mĂ©trages ainsi que des sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es. Le site semble toutefois mis Ă  jour de façon irrĂ©guliĂšre. Le catalogue y est relativement limitĂ© en comparaison d’autres sites de streaming mentionnĂ©s sur cette page, et de nombreux sont hĂ©bergĂ©s sur Youtube dans une qualitĂ© assez pauvre. Site internet Illimitestreaming Enfin, le dernier site de streaming pour films et sĂ©ries de notre liste, c’est IllimitĂ© streaming. Il dispose d’une interface facile d’utilisation comportant de nombreuses catĂ©gories et semble mis Ă  jour rĂ©guliĂšrement en 2020. Seul regret, il comporte beaucoup de pop-ups, ce qui rend le visionnage parfois difficile. Site internet Ce site semble dĂ©sormais n'hĂ©berger que des bandes annonces. Contrairement Ă  ce que nom l’indique, VoirFilms propose Ă©galement des sĂ©ries Ă  regarder en streaming, sans inscription ou compte. L’interface est facile d’utilisation, et des petits stickers dans le coin des affiches permettent de facilement repĂ©rer quels sont les films en version française, ou version sous-titrĂ©e. Il est Ă©galement rĂ©guliĂšrement mis Ă  jour et comprend des titres rĂ©cents. Site internet ancien site Les sites de streaming pour les films On compte Ă©galement plusieurs sites consacrĂ©s aux films en streaming seuls. FRmovies FR Streaming est un site disposant de catĂ©gories permettant de classer les films disponibles en streaming selon leur genre, annĂ©e de parution ou popularitĂ©. Malheureusement, le site ne semble plus alimentĂ© depuis 2019, aussi ce n’est pas l’idĂ©al si vous ĂȘtes Ă  la recherche de nouveaux films parus au cours de l’annĂ©e 2020. Site internet FilmsRip FilmsRip est entiĂšrement dĂ©diĂ© aux films en streaming sans compte Ă  crĂ©er. Il vous offre la possibilitĂ© de filtrer les rĂ©sultats selon les genres et selon les annĂ©es de sorties des films, et ce, entre 2010 et 2020. Le site fonctionne bien, et les pop-ups sont relativement limitĂ©s. Il est cependant dommage de ne pas pouvoir choisir quel lecteur utiliser pour regarder votre film. Site internet Filmcomplet Filmcomplet est un site de streaming rĂ©guliĂšrement updatĂ© et qui marche toujours en 2020. On regrette cependant un nombre de catĂ©gories qui se limitent au genre des films, ce qui peut rendre la navigation complexe. Site internet VKstream Vkstream ou VKstreaming met Ă  votre disposition une interface agrĂ©able et facile Ă  naviguer. Le site est rĂ©guliĂšrement mis Ă  jour, et en plus de son offre existante, une catĂ©gorie en particulier vous permet Ă©galement de contacter directement l’administrateur du site afin de demander l’ajout d’un film en particulier. Notez qu’un dĂ©compte vous demande souvent d’attendre parfois jusqu’à 200 secondes avant que la lecture du film ne dĂ©marre. Site internet Streamay Streamay vous permet de trier vos films par titre, mais aussi par popularitĂ© ou selon leur Ă©valuation. Il est possible de demander l’ajout de nouveaux films, nĂ©anmoins, nous doutons de l’efficacitĂ© de cette dĂ©marche, puisque le site semble avoir Ă©tĂ© mis Ă  jour pour la derniĂšre fois en 2019. Ce n’est donc pas le meilleur site de streaming en ligne pour visionner un film rĂ©cent. Site internet Wow Films Enfin, le dernier site consacrĂ© aux films de notre liste est WowFilms, lequel semble Ă  jour en 2020. L’interface est relativement facile Ă  naviguer, et des petites vignettes permettent de distinguer la qualitĂ© du film HD, Cam, RIP
 ainsi que la note donnĂ©e au film. Site internet Les sites de streaming pour les animes Nous n’avons pu repĂ©rer qu’un seul site qui soit encore fonctionnel en 2020 et se spĂ©cialise dans le streaming d’anime gratuit, il s’agit de VOSTFREE. Vous y trouverez naturellement un grand nombre d’animes en VOSTFR, mais aussi en VF. Le site dispose de plusieurs filtres particuliĂšrement utiles, comme la sĂ©lection par genre, mais aussi les derniers animĂ©s publiĂ©s en streaming, en VF, ou en VOST. Le site est Ă©galement facile Ă  utiliser, trĂšs rĂ©guliĂšrement mis Ă  jour et les pop-ups relativement rares. C’est dĂ©finitivement notre recommandation pour ceux qui souhaitent voir des animes sous-titrĂ©s ou doublĂ©s en français. Site internet Les sites de streaming nĂ©cessitant un compte Chez Thetravellingsouk, notre conception du streaming n’implique pas de crĂ©er un compte. Aussi, nous ne pouvons juger de la qualitĂ© des sites ci-dessous, car tous vous obligent Ă  vous inscrire pour voir votre film ou votre sĂ©rie. Ne sachant pas quelle utilisation sera faite de notre email, ou si nous pourrons vĂ©ritablement visionner un film, nous avons dĂ©cidĂ© d’abandonner aprĂšs avoir Ă©tĂ© confrontĂ© avec ce problĂšme. Un site dĂ©diĂ© seulement aux sĂ©ries et peu mis Ă  jour. Un site qui ne propose qu’un seul choix de lecteur vous obligeant Ă  crĂ©er un compte. Un site qui ne propose Ă©galement qu’un seul choix de lecteur et demande une inscription. Un site qui prĂ©tend vouloir vĂ©rifier votre Ăąge avec la crĂ©ation d’un compte un comble pour un site dont l’activitĂ© flirt trĂšs largement avec la lĂ©galitĂ©. Un site peu mis Ă  jour ne proposant qu’un seul choix de lecteur, bloquĂ© sans crĂ©ation de compte. Un site ne proposant qu’un seul choix de lecteur et demandant une inscription obligatoire. Les sites de streaming qui ne marchent pas Enfin, nous avons identifiĂ© un certains de nombres de sites de streaming qui ne fonctionnent plus, pour diffĂ©rentes raisons. Les sites qui renvoient vers Un grand nombre de sites autrefois bien connus renvoient dĂ©sormais directement vers Fandefilm, un site qui ne semble renvoyer que vers des publicitĂ©s, sans qu’il ne soit jamais possible d’accĂ©der au film en lui-mĂȘme. Parmi ces sites, on pourra citer Radego, dont le site internet Ă©tait autrefois Galtro, dont le site est Toblek, dont le site est Bonoov, dont le site est Les sites oĂč aucun stream n’est disponible D’autres sites ne proposent pas de stream, mais au contraire des bandes annonces, ou renvoient vers d’autres sites. Trozam Trozam propose des films et animations. Cependant, rien ne semble fonctionner, et les vidĂ©os sont souvent absentes, remplacĂ©es par des bandes annonces, ou renvoient vers des sites de tĂ©lĂ©chargement parmi lesquels des sites payants, comme Apple. Site internet Papystreaming Ce site semble dĂ©sormais hĂ©berger seulement des bandes annonces, nous n’avons pas pu y trouver de films en streaming fonctionnant. Site internet * Lorsqu’un stream est disponible sur VoirFilms, c’est le plus souvent un lien vers DailyMotion ou Youtube et la qualitĂ© n’est jamais HD. Autrement, la plupart des films et sĂ©ries en streaming disponibles sur le site sont des trailers ou renvoient vers des sites payants comme Orange ou Canal +. Site internet Libertyland Libertyland ou LibertyVF ne renvoie que vers d’autres sites payant comme Amazon Prime, ou propose des bandes annonces. MalgrĂ© nos efforts, nous n’avons trouvĂ© aucun film complet en streaming. Site internet Mflix Mflix, qui fait un jeu de mots sur le nom de la fameuse plateforme de streaming Netflix semble ne plus proposer que des bandes annonces. Le site n’a pas non plus Ă©tĂ© mis Ă  jour depuis 2016. Site internet Wobno Le site dispose de deux versions. La version .fr renvoie vers fandefilm, oĂč, comme Ă©tablit prĂ©cĂ©demment, aucun stream n’est disponible Ă  notre connaissance. La version .net semble seulement hĂ©berger des trailers et renvoyer vers d’autres sites. Sites et Gratflix Un site de streaming particuliĂšrement frustrant oĂč l’on passe son temps Ă  remplir des captchas, sans jamais pouvoir accĂ©der au film. Heureusement pour vous, celui-ci semble dĂ©sormais ne plus ĂȘtre en activitĂ© dĂ©cembre 2020 Site internet Les sites de streaming qui n’existent plus Ci-dessous sont les sites qui semblent avoir complĂštement disparu des rĂ©sultats de recherche. All Series All Series est un autre site dont le nom est trompeur, puisque vous y trouverez aussi un choix de films gratuits en streaming. On regrette simplement l’absence de catĂ©gories pour les films et sĂ©ries rĂ©cents, leur version, ou encore la possibilitĂ© de trier les films par annĂ©es aprĂšs 2002. Site internet Ragibo Lamtipo Les sites de streaming legal gratuit Enfin, pour conclure cet article, abordons les sites de streaming lĂ©gaux gratuits. Les sites ci-dessus ne sont pas exactement illĂ©gaux, dans la mesure oĂč ils n’hĂ©bergent pas le contenu que vous pouvez y visionner, reste que leur utilisation n’est pas vraiment lĂ©gal non plus. Malheureusement, nous n’allons probablement pas rĂ©volutionner votre monde Ă  ce sujet, puisque la plupart sont des plateformes trĂšs connues, Ă  l’instar de Youtube ou de Dailymotion oĂč vous trouverez parfois des films complets en streaming, mais souvent de pauvre qualitĂ© et rarement en français. Un autre inconvĂ©nient de ces plateformes, c’est qu’il n’est pas non plus possible d’y importer des sous-titres pour regarder votre film en VOSTFR. Si regarder des films en anglais ne vous dĂ©range pas, sachez que certaines chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision anglaises et amĂ©ricaines vous permettent de consulter en ligne sur leur site des replays des derniers films et sĂ©ries. Notez cependant qu'il vous sera impossible d'y accĂ©der sans avoir recours aux services d'un VPN. En effet, ces rediffusions sont exclusivement rĂ©servĂ©es aux habitants du pays oĂč ils sont diffusĂ©s. Vous connaissez un site de streaming qui mĂ©rite une mention dans cet article? N'hĂ©sitez pas Ă  nous contacter pour nous en faire part ! Pour plus d'informations sur la prĂ©paration de vos vacances, consultez nos autres articles sur le sujet ! Retour Regarderle film Captain Marvel, les tĂ©lĂ©spectateurs n’ont pas trouvĂ© la qualitĂ© du film d’ĂȘtre significativement diffĂ©rent entre le DVD et le streaming en ligne. Les questions qui, selon les rĂ©pondants, nĂ©cessitaient une amĂ©lioration de la diffusion en continu des films comprenaient des fonctions de rediffusion ou de rediffusion rapide, ainsi que des fonctions de ï»żDate de publication Forgot Password. En juillet , un article de l'Ă©poque supplĂ©mentaire de York a publiĂ© un article banalement sur les fonctions DVD de Netflixs. September 19, La Vie moderne. Synopsis The year is Newer Posts Older Posts. Type de film Long-mĂ©trage. Synopsis Mordecai, a blue jay, and raccoon Rigby are groundskeepers at a park. Watch American Dad! Benot Turjman. Les membres de notre rdaction vous indiquent les films voir la tlvision Je peux voir de cilm dix fois et je pleure. Since the beginning, the series has been a pop culture icon. Februari 28. Kisscartoon Family Guy Season 20 Watch cartoon Online Sick, twisted and politically incorrect. Watch The Simpsons Season 32 full episodes online kisscartoon. Fancy Nancy Season 3 Episode 13 Et c'est effectivement en Roumanie, qu'AymĂ© va rencontrer Elena Fish and chips anvers Marinescu. Je n'ai pas "AymĂ©" ce film, ennuyeux, prĂ©visible, assommant. Touchant film d'amour oui c'est bien ce que c'est. Standing in their way are two laughably evil villains, Grim and Hildy Gloom, who [
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